par Diana Mandia
(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en légère hausse mercredi, alors que les investisseurs tentent d'assimiler les dernières données sur l'inflation aux États-Unis, qui montre un ralentissement en mars tout en restant élevée, afin de savoir si un arrêt prochain des hausses de taux d'intérêt peut être envisagé.
À Paris, le CAC 40 a terminé en progression de 0,09% à 7.396.94 points après avoir touché en séance un nouveau plus haut historique à 7.431,87 points.
Le Footsie britannique a gagné 0,5% et le Dax allemand 0,31%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini sur un gain de 0,02%, le FTSEurofirst 300 de 0,13% et le Stoxx 600 de 0,13% également.
Les marchés, qui ont connu une certaine volatilité en fin de séance, ont d'abord accueilli favorablement les chiffres de l'inflation américaine publiés en début d'après-midi, qui ont montré un ralentissement des prix plus fort que prévu en mars, tout en restant bien supérieurs à l'objectif de 2% de la Réserve fédérale (Fed).
Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont progressé de 0,1% le mois dernier après +0,4% en février, tandis que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient une hausse de 0,2% d'un mois sur l'autre. Sur un an, l'inflation ressort à 5%, soit plus de deux fois supérieure à l'objectif de la Fed.
"J'attends que l'inflation craque (...) Elle évolue dans la bonne direction (...) mais en l'absence d'un mois, de deux mois ou de trois mois où l'inflation atteindrait notre objectif, il est difficile d'affirmer que nous nous dirigeons impérativement vers cet objectif", a tempéré le président de la Fed de Richmond, Thomas Barkin dans une interview accordée à la chaîne de télévision CNBC.
De son côté, Luis de Guindos, vice-président de la BCE, a prévenu pour sa part que l'inflation sous-jacente en zone euro s'avèrait difficile à maîtriser, alors que les inquiétudes concernant les prix de l'énergie se sont déplacées vers les prix "de base", qui continuent d'augmenter.
VALEURS
A Paris, LVMH (EPA:LVMH) a fini sur une perte de 0,4% avant la publication, après la clôture, de ses résultats trimestriels, qui ont affiché une hausse de 17% des ventes grâce au rebond en Chine.
L'Oréal a pour sa part abandonné 1,1% après l'abaissement de la recommandation de Deutsche Bank (ETR:DBKGn) à "conserver" contre "acheter" sur la valeur.
Scor (EPA:SCOR) a pris 2,8% après la présentation de ses objectifs annuels aux normes IFRS 17.
Ailleurs en Europe, le constructeur suédois de camions AB Volvo a bondi de 7,3% à la faveur d'un bénéfice record au premier trimestre.
Le laboratoire allemand Merck a plongé de 7,3%, la Food and Drug Administration (FDA) ayant suspendu l'admission de nouveaux patients pour un traitement avec l'évobrutinib, un médicament contre la sclérose en plaques, en raison d'une suspicion de lésions hépatiques causées par la molécule.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones prenait 0,21%, le Standard & Poor's 500 0,15%, et le Nasdaq 0,09%, les investisseurs digérant dans le calme les données sur l'inflation.
CHANGES
L'"indice dollar", qui mesure les variations du billet vert face à un panier de devises, a fortement reculé après la publication des données de l'inflation américaine et baisse de 0,67%, tandis que l'euro en profite pour remonter de 0,75% à 1,0992 dollar.
TAUX
Les rendements obligataires de la zone euro ont augmenté mercredi malgré le ralentissement de l'inflation américaine en mars, les analystes signalant les commentaires "hawkish" de Robert Holzmann, gouverneur de la banque centrale autrichienne.
Il a déclaré à un journal allemand que la BCE devait continuer à relever ses taux d'intérêt et qu'une nouvelle hausse de 50 points de base en mai était justifiée.
Le taux du Bund allemand à dix ans a pris plus de sept points de base, à 2,372%, tandis que celui à deux ans a gagné plus de sept points aussi, à 2,794%.
Aux Etats-Unis, le rendement américain à 10 ans est stable, à 3,4318%, tandis que celui à deux ans recule légèrement, à 4,007%.
PÉTROLE
Les cours du pétrole ont fortement augmenté mercredi après les données sur l'inflation aux Etats-Unis, le premier consommateur de pétrole au monde, sur fond d'optimisme sur un prochain arrêt du cycle de hausse des taux de la Fed.
L'affaiblissement du dollar a aussi profité aux cours du brut.
Le Brent avance de 1,35% à 86,77 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,35% à 82,63 dollars.
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)