par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi tandis que Wall Street évoluait dans le désordre à la mi-séance, le rebond des marchés d'actions, à l'issue d'une semaine en dents de scie, étant alimenté en partie par les propos de Vladimir Poutine évoquant des progrès dans les discussions avec l'Ukraine.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,85% à 6.260,25 points. Le Footsie britannique a pris 0,72% et le Dax allemand 1,38%.
L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,97%, le FTSEurofirst 300 de 0,99% et le Stoxx 600 de 0,95%.
Sur l'ensemble de la semaine, le CAC 40 a pris 3,27% et le Stoxx 600 2,48%, premiers gains hebdomadaires en quatre semaines pour la place parisienne et l'indice paneuropéen, depuis l'invasion le 24 février de l'Ukraine par la Russie.
Même si la guerre en Ukraine est loin d'être terminée, Emmanuel Macron ayant en outre annoncé une nouvelle série de sanctions contre la Russie alors que les dirigeants européens, réunis à Versailles, se sont mis d'accord sur un plan pour affranchir l'Union européenne des hydrocarbures russes d'ici 2027, les investisseurs s'accrochent pour le moment à l'espoir d'une résolution du conflit.
Vladimir Poutine a fait état vendredi d'évolutions positives dans les discussions avec les autorités ukrainiennes, sans toutefois donner plus de précisions.
"Même si notre scénario de base demeure sur un cessez-le-feu et une accalmie dans la rhétorique guerrière entre la Russie et l'Otan d'ici l'été (...), la guerre contribue au manque de visibilité sur les prix des matières premières, la croissance mondiale et l'inflation", commente Mark Haefele, directeur des investissements chez UBS Global Wealth Management.
VALEURS EN EUROPE
Sur le Stoxx 600, tous les principaux secteurs ont fini dans le vert, à l'exception du pétrole et du gaz (-0,09%), qui a profité dans les précédentes séances de la flambée des cours du brut.
La finance (+2,18%), l'assurance (+2,14%), le tourisme (+3,56%) et l'immobilier (+1,6%) ont été parmi les secteurs les plus recherchés.
Air France-KLM (PA:AIRF) et Accor (PA:ACCP) ont avancé respectivement de 0,6% à 2,95%, tandis que l'indice bancaire a rebondi de 0,81%.
Dans les publications financières, EssilorLuxottica a pris 2,8% après avoir dit tabler sur une marge d'exploitation de près de 20% à l'horizon 2026.
Leonardo a, pour sa part, bondi de 11,5%, le groupe italien de défense et d'aéronautique tablant sur l'augmentation annoncée des budgets de défense en Europe pour doper ses résultats et son flux de trésorerie.
Côté fusions-acquisitions, Pearson (LON:PSON) s'est octroyé un gain de 18%, le fonds américain Apollo ayant annoncé étudier la possibilité d'une offre d'achat du groupe britannique d'édition scolaire et universitaire.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avançait de 0,35%, mais le Standard & Poor's 500 reculait de 0,20% et le Nasdaq de 0,98%.
Les indices, qui avaient tous ouvert en hausse, sont volatils et peinent à trouver une orientation claire en raison notamment de la baisse des poids lourds du numérique comme Apple (NASDAQ:AAPL) (-1,9%) et Meta Platforms (NASDAQ:FB) (-3,35%).
Selon des courriels internes consultés par Reuters, la maison mère de Facebook va autoriser des appels à la violence contre les Russes et à la mort de Vladimir Poutine, un changement provisoire de politique à l'égard des discours de haine, qui a conduit le Kremlin à menacer le groupe de suspendre ses activités en Russie.
Le compartiment de l'énergie, qui a enregistré des gains sur neuf des dix dernières séances, recule également, de 0,5%, tandis que les grandes banques de Wall Street sont recherchées, dans l'espoir d'un apaisement des tensions en Ukraine. L'indice bancaire avance de 0,3%.
Côté résultats, Oracle (NYSE:ORCL) abandonne plus de 2,45% après un bénéfice trimestriel inférieur aux attentes, tandis que le géant chinois des services de VTC Didi Global chute de 38% après la décision du groupe de suspendre son projet de cotation à Hong Kong.
LES INDICATEURS DU JOUR
Le moral des ménages américains s'est dégradé plus que prévu depuis le début du mois de mars avec un indice de confiance à 59,7, le niveau le plus bas depuis septembre 2011, selon la première estimation de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan.
CHANGES
Sur le marché des changes, le dollar monte de 0,26% face aux autres grandes devises, le marché se préparant à un relèvement des taux d'intérêt aux Etats-Unis la semaine prochaine, au lendemain d'une nouvelle accélération de l'inflation, désormais à un pic de 40 ans sur un an en février.
L'euro, en repli de 0,33% face au dollar, se traite à 1,0946, la monnaie unique européenne ayant perdu ses gains initiaux.
TAUX
Les rendements obligataires, qui avaient été soutenus jeudi par l'accélération des prix à la consommation, sont globalement stables.
Le taux du dix ans américain reste au-dessus de 2%, tandis que celui du Bund allemand de même échéance a fini pratiquement inchangé par rapport à jeudi à 0,2730% après être monté en séance à 0,312%, soit un pic de trois semaines.
Le rendement de l'OAT française à dix ans a terminé pratiquement stable également à 0,746%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est toujours orienté à la hausse mais il s'éloigne de ses sommets de près de 14 ans du début de semaine, en réaction à des prises de bénéfices.
Le Brent gagne vendredi 2,33% à 111,83 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 2,86% à 109 dollars, alors que les deux références du pétrole avaient touché respectivement lundi des records à 139,13 dollars et 130,50 dollars le baril.
(Reportage Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)