Wall Street évoluait dans le rouge à l'ouverture mardi, rattrapée une nouvelle fois par les interrogations sur les négociations commerciales menées par Washington avec la Chine, le Canada et l'Union européenne.
Vers 13H45 GMT, l'indice vedette de la place new-yorkaise, le Dow Jones Industrial Average, cédait 0,29% à 25.782,56 points.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, perdait 0,14% à 7.912,77 points.
L'indice élargi S&P 500 reculait de 0,22% à 2.870,80 points.
La Bourse de New York avait terminé sur une note contrastée lundi, les investisseurs hésitant sur la direction à suivre après plusieurs séances chahutées et en attendant une série de données sur la santé de l'économie américaine: le Dow Jones a perdu 0,23% tandis que le Nasdaq s'est apprécié de 0,27%.
Mardi, la montée des tensions entre Washington et Pékin alimentait la fébrilité des acteurs du marché.
L'Organisation mondiale du commerce a annoncé que la Chine prévoyait de demander le 21 septembre l'autorisation d'imposer des sanctions aux Etats-Unis dans un litige vieux de cinq ans portant sur des mesures antidumping.
"Le problème ici n'est pas tant que la Chine en réfère à l'OMC, mais que cette saisie puisse mettre en colère l'administration Trump et précipiter la mise en oeuvre de tarifs douaniers supplémentaires sur une nouvelle salve de 200 milliards de dollars de produits chinois", a souligné Patrick O'Hare de Briefing.
Afin de faire pression sur Pékin, Washington a imposé entre juillet et août des taxes douanières de 25% visant des marchandises chinoises dont l'exportation représente 50 milliards de dollars par an.
Mais les Etats-Unis ont aussi menacé de taxer sous peu 200 milliards de marchandises chinoises supplémentaires et Donald Trump a jeté de l'huile sur le feu vendredi en n'excluant pas de taxer l'ensemble des importations chinoises.
Des discussions sur un éventuel accord de libre-échange sont également en cours entre l'Union européenne et les Etats-Unis mais les représentants au Commerce des deux blocs ont eux-mêmes reconnu lundi qu'un important travail restait nécessaire.
La ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland doit pour sa part rencontrer mardi à Washington le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, pour reprendre les discussions sur la modernisation de l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) qui n'avaient pas permis la semaine dernière d'aboutir à un compromis.
"En matière de commerce international, il n'y a que des points d'interrogation" en ce moment, a remarqué M. O'Hare. "C'est une excuse pour engranger un peu de profits après la récente envolée (des indices de Wall Street) vers de nouveaux sommets", a-t-il estimé.
L'ouragan Florence qui s'approche de la côte est des Etats-Unis incite aussi les investisseurs à la prudence, selon M. O'Hare.
Alors que plus d'un million de personnes devaient être évacuées, "cela va inévitablement ralentir à court terme l'activité économique dans les zones affectées", a-t-il souligné.
Le marché obligataire se tendait: le taux à dix ans sur la dette américaine montait à 2,958% contre 2,931% lundi, et celui à 30 ans à 3,102% contre 3,081% à la précédente clôture.