PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse et les Bourses européennes progressent à mi-séance lundi, profitant d'informations encourageantes sur l'évolution des discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine ainsi que de l'actualité des fusions-acquisitions.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais préfigurent une ouverture de Wall Street en hausse d'environ 0,3%.
À Paris, le CAC 40 gagne 0,39% à 5.916,15 points à 11h15 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,45% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,89%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,72%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,41% et le Stoxx 600 de 0,77%, non loin du plus haut de plus de deux ans et demi touché mardi dernier.
Les Etats-Unis et la Chine sont très proches de la conclusion de la "phase un" d'un accord commercial, assure le Global Times, un journal dépendant du Quotidien du Peuple, l'organe du Parti communiste chinois. Dimanche, Pékin avait annoncé son intention d'améliorer la protection de la propriété intellectuelle, entre autres en augmentant les indemnisations en cas de violation.
Côté américain, Robert O'Brien, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, a estimé samedi qu'il était encore possible de clore avant la fin de l'année le premier chapitre d'un accord avec Pékin.
"Un accord de 'phase un' est déjà intégré dans les cours; il ne faut pas s'attendre à ce qu'il se traduise par une hausse importante à moins qu'ils annoncent quelque chose comme une annulation complète des droits de douane déjà appliqués, ce qui semble peu probable", commente Simona Gambarini, économiste de Capital Economics.
L'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne, en légère hausse, confirme la tendance à une légère amélioration de la conjoncture pour la première économie d'Europe même si son secteur industriel reste en récession.
Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, doit prononcer un discours lors d'une conférence après la clôture des marchés américains.
VALEURS EN EUROPE
Tous les grands secteurs de la cote européenne évoluent dans le vert, les meilleures performances étant pour ceux des matières premières(+1,46%), des transports et du tourisme (+1,45%) et des services financiers (+1,10%).
LVMH (PA:LVMH) gagne 1,62% après l'officialisation du rachat du joaillier américain Tiffany pour 14,7 milliards d'euros, une opération censée doper son bénéfice d'exploitation dès l'an prochain.
L'action Tiffany prend plus de 6% en avant-Bourse à Wall Street et ailleurs dans le secteur, le suisse Richemont (SIX:CFR), propriétaire de Cartier, s'adjuge 1,48%, le britannique Burberry (LON:BRBY) 2,9% et le danois Pandora 0,84%.
Autre grand groupe européen ayant annoncé une acquisition importante, Novartis (SIX:NOVN) gagne 0,42% après l'annonce de la prise de contrôle de l'américain The Medicines Co pour 9,7 milliards de dollars.
A noter aussi, la progression de 1,23% de Daimler (DE:DAIGn): selon plusieurs sources proches du dossier, BAIC Group a manifesté son intention d'accroître sa participation, actuellement de 5%.
La hausse des actions fait baisser le marché obligataire, avec à la clé une légère hausse des rendements de référence: celui du Bund allemand à dix ans évolue autour de -0,35% contre -0,359% vendredi et son équivalent américain prend un peu plus d'un point de base à 1,79%.
CHANGES
Comme les emprunts d'Etat, les devises considérées comme des actifs refuges sont délaissées avec le regain d'optimisme sur le commerce: le yen abandonne près de 0,2% contre le dollar et l'euro.
Le yuan chinois, lui, monte face au dollar, tout comme les autres devises sensibles aux tensions commerciales telles que les dollars australien et néo-zélandais.
La livre sterling progresse par ailleurs nettement après de nouveaux sondages confirmant que le Parti conservateur de Boris Johnson devance largement ses adversaires dans les intentions de vote pour les élections législatives du 12 décembre.
L'euro s'échange autour de 1,1010 dollar, au plus bas depuis dix jours, le chiffre conforme aux attentes de l'indice Ifo ne suffisant pas à lui redonner des couleurs.
PÉTROLE
Le marché pétrolier reste hésitant, les déclarations chinoises et américaines encourageantes sur le commerce étant tempérées par les craintes liées aux tensions à Hong Kong et les incertitudes sur la politique de production de l'Opep et de ses alliés à dix jours de leur réunion à Vienne.
Le Brent abandonne 0,11% à 63,32 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,21% à 57,65 dollars.
(Marc Angrand, édité par Sophie Louet)