par Sinead Carew
NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a finalement fini en assez nette hausse jeudi, portée en fin de séance par le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, venu conforter les investisseurs dans leur hypothèse qu'un relèvement des taux est peu probable d'ici la fin de l'année.
Le Dow Jones, qui enchaîne ainsi sa cinquième session de gains de suite, a progressé de 0,82%, soit 138,46 points, à 17.050,75. Le S&P-500, plus large, a pris 17,60 points, soit 0,88%, à 2.013,43. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 19,64 points (+0,41%) à 4.810,79.
A un jour de la fin de la semaine, le Dow Jones affiche un gain hebdomadaire de quelque 3,5%, du jamais vu depuis début février. Le S&P est en hausse de 3,2% et le Nasdaq de 2,2%.
Avant que la Fed ne publie ses "minutes", à 20h00, le Dow et le S&P étaient tout juste au-dessus de zéro et le Nasdaq était dans le rouge.
La Réserve fédérale américaine a estimé que l'état de l'économie n'avait pas été loin de justifier une hausse des taux d'intérêt en septembre, mais les responsables de la politique monétaire aux Etats-Unis ont jugé qu'il était prudent d'attendre des données montrant que le ralentissement économique mondial ne faisait pas dérailler l'activité du pays.
Selon le compte-rendu, la plupart des membres du comité de politique monétaire de la Fed ont jugé lors de cette réunion qu'il était toujours justifié de relever les taux "d'ici la fin de l'année".
Depuis, des chiffres de l'emploi pour le mois de septembre largement inférieurs aux attentes ont conduit nombre d'acteurs de marché à exclure toute hausse des taux en 2015, sentiment en partie à l'origine du rebond de Wall Street depuis le début du mois.
L'ÉNERGIE AFFICHE LA PLUS FORTE HAUSSE SECTORIELLE
"S'il y a une chose à retirer de ce compte-rendu, c'est une nouvelle preuve de l'attention portée par la Fed aux pressions déflationnistes. Elle s'interroge sur la pertinence de relever les taux dans un contexte où les anticipations d'inflation reculent", a noté Lowell Yura, analyste chez BMO Global Asset Management.
Le sentiment qu'un tour de vis monétaire s'éloigne dans le temps a pesé sur le prix des emprunts du Trésor et sur le dollar, en recul de 0,2% face à panier de devises internationales.
Cet accès de faiblesse du billet vert a contribué à une nouvelle flambée des cours du brut - ils ont gagné près de 4%. Ils ont également tiré parti de la bonne tenue des marchés actions chinois plus tôt dans la journée et des tensions géopolitiques liées à l'intervention de la Russie en Syrie.
L'indice regroupant les valeurs énergétiques, avec un gain de 1,89%, a affiché la plus forte hausse sectorielle de ce jeudi.
Du côté des valeurs individuelles, le titre EMC a avancé de 4,70% à 27,18 dollars, figurant parmi les 10 plus fortes hausses de l'indice S&P 500, après qu'une source a dit que Dell avait engagé des discussions en vue du rachat du spécialiste du stockage plus de 50 milliards de dollars (44 milliards d'euros).
Après la clôture, Alcoa (NYSE:AA), comme à chaque trimestre, a officieusement ouvert la saison des résultats. Le géant de l'aluminium a fait état de chiffres inférieurs aux attentes, ce qui se traduit par un recul de 4% de l'action dans des échanges d'après-Bourse.
Les investisseurs s'attendent sont d'avis que le ralentissement économique mondial et la vigueur du dollar ont pesé sur les résultats des entreprises. Ils anticipent en moyenne un recul de 4,5% du bénéfice des composants du S&P 500, ce qui serait le recul le plus marqué en six ans.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français)