par Daniel Leussink et Norihiko Shirouzu
(Reuters) - Nissan (TYO:7201) a installé un système de vidéosurveillance au domicile de son ancien directeur général adjoint AshwaniGupta selon les premiers éléments d'une enquête sur des accusations d'espionnage, ont déclaré deux sources proches du dossier.
Le constructeur automobile japonais, partenaire de Renault (EPA:RENA), a ouvert une enquête après les accusations d'un haut conseiller selon lesquelles le directeur général du groupe, Makoto Uchida, a fait surveiller son adjoint sortant Ashwani Gupta, a rapporté samedi Reuters.
Les dirigeants de Nissan ont été tenus au courant des premiers éléments de l'enquête menée par le cabinet d'avocats américain Davis Polk & Wardwell lors d'un conseil d'administration le 20 juin au siège du groupe à Yokohama, ont dit les deux sources.
Selon ces premiers éléments, Nissan a installé deux systèmes de caméra de sécurité à l'entrée du domicile d'AshwaniGupta situé dans le quartier de Shibuya à Tokyo, ont-elles ajouté.
Le premier système était destiné à une société de sécurité privée tandis que le second a été mis en place pour que le service de sécurité interne à Nissan puisse surveiller AshwaniGupta, ont détaillé les sources.
Le rapport établi par le cabinet d'avocats ne mentionne pas si l'usage de caméras par Nissan pour surveiller AshwaniGupta était illégal, ni si l'ancien dirigeant était au courant de cette surveillance, ont dit les sources.
Reuters n'a pas été capable de déterminer quand les caméras ont été installées ou le nom de la société de sécurité privée.
Le rapport final sur l'enquête, qui a débuté fin mai à la demande des administrateurs indépendants de Nissan, est attendu dès juillet, ont dit les deux sources.
Nissan a dit ne pas pouvoir commenter l'enquête en cours et a refusé de rendre ses dirigeants disponibles pour un commentaire.
Le cabinet Davis Polk & Wardwell n'a pas répondu à une demande de commentaires.
Renault et Nissan ont annoncé en février une restructuration de leur alliance fondée vingt ans plus tôt, avec un rééquilibrage de leurs participations croisées et la possibilité que Nissan prenne jusqu'à 15% de la future entité électrique Ampère du groupe au losange.
Selon une source au fait de la position de Renault, la direction du constructeur français considérait Ashwani Gupta, ainsi que les querelles internes au sommet de Nissan, comme un frein à la finalisation des nouveaux accords de l'alliance, qui n'ont à ce jour pas encore été signés.
(Reportage Daniel Leussink à Tokyo et Norihiko Shirouzu à Austin, Texas; avec la contribution de Maki Shiraki à Tokyo; Blandine Hénault pour la version française, édité par Kate Entringer)