par Jemima Kelly
LONDRES (Reuters) - Le bitcoin a perdu mercredi jusqu'à plus de 10% de sa valeur au lendemain d'un avertissement du PDG de la banque américaine JPMorgan Chase & Co, Jamie Dimon, selon lequel cette monnaie virtuelle est une "fraude" qui finira par "exploser".
La cryptomonnaie la plus connue et la plus importante au monde a vu sa valeur plus que quintupler depuis le début de l'année, à un pic de près de 5.000 dollars (4.205 euros) le 2 septembre.
Mais depuis la semaine dernière, le cours du bitcoin est en chute libre, affecté par l'annonce par les autorités chinoises de l'interdiction pour des individus comme des organisations de lever des fonds par émissions de jetons digitaux (initial call offerings ou ICOs), une pratique que Pékin juge illégale.
Les ICOs ont dopé la valeur de toutes les cryptomonnaies, passant d'environ 17 milliards de dollars au début de l'année à quelque 180 milliards de dollars au début septembre, un niveau record. Le bitcoin représente un peu moins de la moitié de ce montant.
Après l'annonce sur les ICOs, le bitcoin a pâti lundi de plusieurs informations de presse selon lesquelles Pékin envisagerait d'interdire l'usage des monnaies virtuelles dans les échanges domestiques.
La mise en garde mardi de Jamie Dimon a entraîné un nouveau plongeon de 11% du bitcoin, qui avait déjà perdu environ 15% de sa valeur en 10 jours.
"Il rejoint plusieurs observateurs du marché qui ont critiqué le bitcoin et estimé qu'il pourrait être une bulle, donc ses propos pourraient avoir accéléré la chute", a déclaré James Butterfill, directeur de la stratégie de recherche et d'investissement chez ETF Securities, à Londres.
Sur la plate-forme Bitstamp, le bitcoin se négociait mercredi en baisse de 6,05% à 3.915 dollars vers 17h05 GMT, après avoir touché un creux à 3.720,01 dollars en séance.
La plupart des autres monnaies numériques étaient également en repli, notamment l'ether en baisse de 10%, selon Coinmarketcap, un site spécialisé.
La monnaie virtuelle permet aux individus de faire des transferts entre personnes ou de payer pour des produits ou services en contournant les banques et le système financier classique.
(Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)