Les Bourses européennes ont poursuivi leur baisse mardi, toujours inquiètes de l'absence d'accord entre la Grèce et ses créanciers sur des réformes qui permettraient le déblocage d'une aide internationale vitale pour ce pays.
"La pression monte toujours un peu plus autour de la Grèce", a souligné Franklin Pichard, directeur de Barclays (LONDON:BARC) Bourse.
Après plusieurs jours de vive tension, Athènes est revenu mardi vers ses créanciers, l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI), pour leur présenter une contre-proposition de réformes et de mesures destinées à éviter un défaut de paiement qui, selon le Premier ministre grec Alexis Tsipras, signerait le "début de la fin" pour la zone euro.
Cette nouvelle a contribué à aider "le marché à sortir un peu la tête de l'eau", a affirmé Andréa Tuéni, un analyste de Saxo Banque, qui relevait néanmoins "pas mal d'inquiétudes autour de la Grèce".
Les caisses grecques sont quasiment vides et le pays doit rembourser près de 1,6 milliard d'euros au FMI le 30 juin, date à laquelle arrive à son terme son plan d'assistance financière. Sans accord d'ici là, la Grèce risque la faillite et une sortie de la zone euro, une hypothèse rejetée par toutes les parties.
L'Eurostoxx 50 a perdu 0,33%.
Paris a signé une quatrième séance consécutive de baisse, cédant à la clôture 0,15% à 4.850,22 points, dans un volume d'échanges étoffé de 4,7 milliards d'euros.
Parmi les valeurs en baisse: Saint-Gobain (PARIS:SGOB) (-1,42% à 41,93 euros), Alstom (PARIS:ALSO) (-1,70% à 27,13 euros), Lafarge (PARIS:LAFP) (-0,92% à 60,32 euros), Vinci (-0,72% à 52,25 euros).
Oeneo a gagné 1,02% à 5,93 euros, profitant d'une rentabilité en forte progression lors de son exercice décalé 2014-2015 et de la prévision d'une "croissance significative" pour son prochain exercice.
Neopost a reculé de 2,48% à 43,19 euros, affecté par la prévision d'une baisse de rentabilité en 2015.
Londres a également fini en repli, l'indice FTSE-100 perdant 0,53% à 6.753,8 points, au terme d'une séance marquée par un recul de HSBC (-0,94% à 613,7 pence).
Ébranlée par des scandales retentissants et des résultats financiers décevants, la première banque d'Europe a annoncé qu'elle se séparait de presque 50.000 employés dans le cadre d'un plan de restructuration planétaire qui l'ancrera encore davantage en Asie.
Sky a perdu 1,07% à 1.015 pence alors que son concurrent BT Group (LONDON:BT) (+0,43% à 440,7 pence) a annoncé le lancement d'une nouvelle chaîne pour diffuser la Ligue des Champions et l'Europa League de football au Royaume-Uni la saison prochaine.
Le reste du secteur bancaire a plutôt bien terminé la séance: Standard Chartered (LONDON:STAN) (+1,12% à 1.034 pence), Royal Bank of Scotland (RBS) (+0,20% à 352,6 pence) et Lloyds Banking Group (0,06% à 86,48 pence).
A Francfort, le Dax a cédé 0,58% à 11.001,29 points et le MDax des valeurs moyennes 0,17% à 19.749,12 points.
Deutsche Bank a perdu 2,52% à 27,88 euros, après son bond de la veille provoqué par l'annonce de son changement de direction.
Siemens a reculé de 1,01% à 93,77 euros, après avoir exprimé son souhait d'accélérer les négociations concernant les suppressions de postes supplémentaires annoncées début mai.
Continental a en revanche gagné 1,73% à 205,30 euros, suivi des constructeurs automobiles Daimler (XETRA:DAIGn) (+0,71% à 80,85 euros) et BMW (XETRA:BMWG) (+0,69% à 98,04 euros).
Lufthansa (XETRA:LHAG) a avancé de 0,33% à 12,33 euros, malgré la menace de grève de ses personnels de bord.
Milan a terminé en baisse de 0,51% à 22.528 points, au plus bas depuis mars.
La banque toscane BMPS, qui s'apprête à augmenter massivement son capital, a grimpé de 3,47% à 1,82 euro. Sa concurrente BPM a pris 1,05% à 0,915 euro et le Eni 0,38% à 15,78 euros.
A l'inverse, Telecom Italia a cédé 2,20% à 1,111 euro et Saipem a chuté de 7,08% à 9,785 euros en raison de rumeurs sur une possible entrée du Fonds Stratégique Italien via une augmentation de capital.
Madrid a fait exception en terminant dans le vert et gagné 0,19% à 10.938,10 points.
Parmi les valeurs bancaires, Bankia a gagné 0,26% à 1,16 euro, Bankinter 0,75% à 6,71 euros, BBVA (MADRID:BBVA) 0,29% à 8,85 euros, Banco Santander (MADRID:SAN) 0,05% à 6,44 euros et CaixaBank 0,86% à 4,34 euros.
Le numéro un mondial de la réservation en ligne, Amadeus, a perdu 3,78% à 35,30 euros à cause des inquiétudes liées à la décision de la compagnie allemande Lufthansa d'imposer une surtaxe de 16 euros sur les billets d'avion réservés en-dehors de ses propres plateformes.
La Bourse suisse a terminé en baisse de 0,89% à 8.980,22 points.
Credit Suisse a cédé 2,23% à 25,48 francs suisses, suivi par Richemont, le numéro deux mondial du luxe, qui a lâché 1,66% à 76,80 francs suisses.
Roche (SIX:ROG) a perdu 1,22% à 266,70 CHF tandis que son rival Novartis (SIX:NOVN) s'est retranché de 1,16% à 93,60 CHF.
Le cimentier Holcim (SIX:HOLN), qui doit fusionner avec le français Lafarge, a également baissé de 1,19% à 70,50 francs suisses.
Adecco, le spécialiste du travail temporaire, a en revanche progressé de 1,42% à 75 francs suisses. L'horloger Swatch Group a gagné 1,02% à 367,70 francs suisses.
Amsterdam a clôturé en repli de 0,09% à 474,70 points.
Le géant de la distribution Ahold a cédé 2,15% à 18,22 euros. A la hausse, le groupe d'intérim Randstad a gagné 2,60% à 52,83 euros.
Bruxelles a perdu 0,33% à 3.609,88 points.
Le groupe de distribution Delhaize (BRU:DELB) a lâché 1,69% à 83,11 euros.
Le groupe de services automobiles D'Ieteren a cédé 1,34% à 33,80 euros. L'opérateur téléphonique Belgacom a reculé de 1,02% à 31,05 euros.
La meilleure performance de la journée a été réalisée par le chimiste Solvay (BRU:SOLB), qui a progressé de 1,65% à 123,10 euros.
Lisbonne a terminé quasiment inchangée après trois séances de baisse, cédant 0,01% à 5.649,00 points.
La banque BPI a gagné 2,79% à 1,36 euro et le groupe pétrolier et gazier Galp Energia a progressé de 0,53% à 10,45 euros.