par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Wall Street devrait ouvrir proche de l'équilibre tandis que les Bourses européennes reculent mercredi à mi-séance, les craintes que la relance de l'économie s'accompagne d'une remontée de l'inflation revenant au premier plan des préoccupations des investisseurs, avec pour conséquence de nouvelles tensions sur les rendements obligataires. Les futures sur les principaux indices de Wall Street signalent une ouverture sans grand changement pour le S&P-500 et le Dow Jones et une baisse de 0,2% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 perd 0,1% à 5.780,5 points vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,7% et à Londres, le FTSE abandonne 0,29%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,39%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,3% et le Stoxx 600 de 0,45%.
Les craintes d'une accélération de l'inflation qui conduirait les banques centrales à resserrer plus tôt que prévu leurs politiques monétaires prennent le pas sur des espoirs de redémarrage économique à l'oeuvre sur les marchés mondiaux depuis plusieurs semaines.
Le marché américain semble concerné en priorité, comme l'illustre le plus haut d'un an atteint par le rendement des Treasuries à dix ans. Mais l'Europe n'est pas épargnée pour autant, les rendements des emprunts d'Etat de référence évoluent à des niveaux élevés et, après une semaine après l'inflation allemande, les prix à la consommation britannique ont augmenté plus que prévu le mois dernier (+0,7% sur un an).
La séance américaine sera animée par la publication du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (à 19h00 GMT) au cours de laquelle ses décideurs politiques n'ont pas semblé s'alarmer de l'inflation.
Avec cela, le marché prendra connaissance des chiffres mensuels des prix à la production, des ventes au détail et de la production industrielle aux Etats-Unis.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Dans les échanges en avant-Bourse à la Bourse de New-York, Chevron (NYSE:CVX) prend plus de 3% et Verizon (NYSE:VZ) gagne 4% après l'annonce par le conglomérat Berkshire Hathaway du rachat pour 4,1 milliards de dollars d'actions dans le géant pétrolier et pour 8,6 milliards de dollars dans l'opérateur mobile.
VALEURS EN EUROPE
En attendant, la cote en Europe demeure animée par une nouvelle série de résultats trimestriels, notamment ceux de Kering (PA:PRTP) qui chute de 7,01%, sa plus forte baisse depuis mars, après la publication d'un recul inattendu de ses ventes au quatrième trimestre alors que Gucci, sa marque phare, rencontre toujours des difficultés dans le contexte de la pandémie.
M6 bondit de 13,07% après la publication de résultats meilleurs qu'attendu, auxquels s'ajoutent les spéculations sur la possibilité d'un rachat.
Le groupe minier Eramet (PA:ERMT) gagne 14,97% après avoir dit s'attendre à un rebond de son excédent brut d'exploitation (Ebitda) cette année après avoir réduit ses pertes au second semestre 2020.
Dans le reste de l'Europe, le distributeur Ahold Delhaize (BR:DELB) cède 2,85% et le groupe de grande consommation Beiersdorf abandonne 5,89% en raison de prévisions annuelles décevantes.
En repli également, le titre Zalando perd 5,93%, le groupe d'investissement Kinnevik prévoyant de distribuer sa participation de 21% dans le groupe de mode en ligne à ses propres actionnaires.
Au niveau sectoriel, l'indice Stoxx de la distribution accuse la plus forte baisse (-2,68%) et celui de l'énergie la plus forte hausse (+1,12%).
TAUX/CHANGES
Le rendement des Treasuries à 10 ans évolue autour de 1,2922% après touché dans la matinée un pic de près d'un an à 1,333%.
Celui du Bund allemand de même échéance recule à -0,352% après avoir atteint -0,331% pour la première fois depuis juin dernier.
Sur le marché des changes, le dollar avance de 0,34% face à un panier de devises de référence, à un pic d'une semaine, porté par la récente envolée des rendements obligataires américains.
L'euro perd 0,33%, sous 1,21 dollar.
PÉTROLE
Les perturbations de la production pétrolière aux Etats-Unis en raison de la vague de froid qui frappe le sud du pays soutiennent les cours, au plus haut depuis 13 mois: le baril de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 0,93% à 60,61 dollars et celui de Brent prend 1,14% à 64,07 dollars.
Les analystes d'ANZ et de Citigroup (NYSE:C) estiment la perte de production de pétrole de schiste à au moins deux millions de barils par jour aux Etats-Unis.
(édité par Marc Angrand)