par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi, les espoirs d'une reprise économique avec la levée progressive du confinement dans plusieurs pays ayant fait place à un sursaut d'inquiétude avec la recrudescence du nombre de contaminations.
À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 1,31% à 4.490,22 points. Le Footsie britannique a fini quasiment à l'équilibre et le Dax allemand a cédé 0,73%.
L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,84%, le FTSEurofirst 300 a reculé de 0,38% et le Stoxx 600 de 0,4%.
Les volumes d'échanges sont restés très faibles au terme d'une séance calme sans rendez-vous économique à l'agenda: sur le CAC 40, les volumes ont représenté 66% de leur moyenne quotidienne des trois derniers mois.
La hausse des marchés actions enregistrée la semaine dernière ne s'est pas poursuivie ce lundi malgré l'allégement progressif des mesures de confinement dans certains pays, dont la France.
Les investisseurs s'inquiètent de la hausse du nombre de contaminations en Allemagne, en Chine, en Corée du Sud ou encore en Russie.
"L'assouplissement du confinement s'avère être une arme à double tranchant. La réouverture des économies a récemment boosté les actions mais on craint maintenant que cela fasse reculer les pays sur le plan de la crise sanitaire (...) Cela pourrait être un pas en avant et deux pas en arrière", a déclaré David Madden, analyste chez CMC Markets.
VALEURS
Le secteur des transports et des loisirs a accusé l'une des plus fortes baisses européennes (-1,84%), le Premier ministre britannique, Boris Johnson, ayant annoncé qu'une quarantaine serait bientôt nécessaire pour les personnes entrant dans le pays par voie aérienne afin d'éviter un second pic de la pandémie de coronavirus.
A Londres, EasyJet (LON:EZJ) a chuté de 5,91% et IAG (LON:ICAG) de 2,89% et à Paris, Airbus (PA:AIR) et Safran (PA:SAF) ont perdu respectivement 2,80% et 3,23%.
En hausse, Renault (PA:RENA) a gagné 0,78% (jusqu'à +6,8% en séance) alors que le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, s'est dit prêt lundi à aider les acteurs de la filière automobile française en échange de relocalisations.
Plus forte hausse du Stoxx 600, l'allemand Wirecard a bondi de 8,33% après avoir annoncé un remaniement de son conseil d'administration à la suite des accusations d'irrégularités comptables démenties par le groupe.
A WALL STREET
A l'heure de la clôture européenne, Wall Street était dans le désordre: le Dow Jones perdait 0,61%, le Standard & Poor's 500 reculait de 0,23% mais le Nasdaq Composite, à forte coloration technologique, avançait de 0,37%.
TAUX
Peu de variations sur le marché obligataire où le rendement des Treasuries à dix ans évolue légèrement au-dessus de 0,7% et son équivalent allemand a fini la journée à -0,51%.
A l'inverse, les rendements italiens ont terminé en forte baisse. Vendredi, l'agence de notation Moody's n'a apporté aucune modification à son évaluation de la note italienne mais DBRS Morningstar a ramené sa perspective de "négative" à "stable".
"Une notation sous-IG (Investment Grade) pour l'Italie reste inexorable et ce n'est qu'une question de temps avant que les agences ne commencent à passer à une révision à la baisse des notes", ont déclaré les économistes de Mizuho dans une note.
Le dix ans italien a reculé d'environ dix points de base, à 1,886%.
CHANGES
Les craintes d'une reprise économique plus lente que prévu portent le dollar, monnaie refuge, en hausse de 0,51% face à un panier de devises de référence.
De son côté, le yen (-0,98%) se replie à un creux de plus de deux semaines et l'euro cède 0,29%, sous 1,082 dollar.
PÉTROLE
Les cours du pétrole sont baisse alors que les inquiétudes suscitée par un marché excédentaire et par de nouveaux cas d'infections dans certains pays prennent le dessus. Ils limitent toutefois leurs pertes avec la décision saoudienne d'une réduction supplémentaire de la production d'un million de barils par jour.
Le baril de Brent recule de 3,36% sous 30 dollars et celui du brut léger américain de 1,13% à 24,46 dollars.
(Laetitia Volga, édité par)