La CGT Cheminots recense 1.063 incidents de sécurité en 2012, un chiffre largement supérieur aux 126 évoqués par la SNCF, a affirmé jeudi le syndicat, qui a également annoncé son intention de se constituer partie civile dans l'enquête sur le déraillement mortel de Brétigny (Essonne).
Interrogée par l'AFP, l'entreprise ferroviaire publique a maintenu ses chiffres jeudi.
"Il y a eu 1.063 événements contraires à la sécurité en 2012, dont 211 déraillements", a affirmé lors d'une conférence de presse Robert Leroy, de la fédération nationale CGT Cheminots, chargé des questions d'hygiène et de sécurité.
"Sur les six premiers mois de l'année (2013), il y a eu 668 incidents notables", a-t-il ajouté, citant des "informations internes à la SNCF".
Or, en juillet 2013, la SNCF avait indiqué que 126 événements notables avaient eu lieu en 2012.
Selon la CGT, la direction "restreint les informations" et ne rapporte pas l'ensemble des incidents lors des comités d'hygiène et de sécurité (CHSCT).
"Vis-à-vis de nos CHSCT, la SNCF a failli dans la transparence", a estimé Gilbert Garrel, secrétaire général de la fédération.
La CGT entend se constituer partie civile dans l'enquête sur l'accident de Brétigny-sur-Orge, où le déraillement d'un train en gare le 12 juillet avait fait sept morts et de nombreux blessés.
Cette démarche lui permettra d'accéder au dossier.
Le syndicat dit refuser que la responsabilité de l'accident retombe sur les cheminots chargés de la maintenance des voies et évoque "la politique d'entreprise et la politique nationale du transport ferroviaire", tournées vers les réductions de coûts, qu'il juge néfastes pour la sécurité.
"On ne veut pas qu'on tire sur un lampiste" mais "qu'on aille chercher les raisons plus profondes" de l'accident, a déclaré Gilbert Garrel.