Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice et membre de l'aile gauche du PS, a plaidé mardi pour un collectif budgétaire injectant 20 milliards d'euros dans "le pouvoir d'achat" et "l'investissement public"
La nouvelle hausse du chômage en mars, "j'y vois la démonstration qu'il est urgent de faire une certaine réorientation de notre politique", a déclaré Mme Lienemann sur RFI, au lendemain de la publication d'un nouveau record historique de demandeurs d'emploi sans activité en métropole (3,51 millions).
"Voilà plusieurs mois, voire plusieurs années, que nous disons que sans un effort équilibré entre la relance de la demande - la consommation ou l'investissement public - et de l'autre côté la relance de l'offre - aider l'investissement de modernisation de nos entreprises -, nous n'arriverons pas à faire reculer le chômage. Hélas, ce bilan, cette analyse est confortée", a développé la sénatrice de Paris.
"Je plaide pour un collectif budgétaire où on mettrait sur la table 20 milliards pour gagner un point de PIB, c'est-à-dire 150.000 emplois. Ces 20 milliards pourraient être pour la moitié du pouvoir d'achat et pour l'autre moitié de l'investissement public rapide. Je pense notamment à tout ce qui est nécessaire en économie d'énergie pour les bâtiments publics", a proposé Mme Lienemann.
Pour "les deux ans qui restent, nous pensons que dans les six mois qui viennent, voire dans les trois mois qui viennent, il est possible de prendre des mesures qui sont plus conformes à nos engagements et qui vont booster cette croissance et donc l'emploi", a assuré la sénatrice.
Selon elle, François Hollande a en 2012 "manqué de détermination au moment-clé qui était de refuser de ratifier le traité européen sur lequel on avait dit qu'on ne le ratifierait pas sans modification structurelle, notamment pour avoir une politique de croissance européenne".