PARIS (Reuters) - Au moins 500 personnes sans domicile sont décédées en 2017 en France, selon le rapport annuel du collectif Les Morts de la rue publié mercredi, à la veille de la présentation par Emmanuel Macron d'un plan pauvreté qui suscite de fortes attentes associatives et politiques.
L'an dernier, 511 décès de personnes SDF - c'est-à-dire "en situation de rue", "hébergées" ou "probablement sans chez soi" - ont été recensés par le collectif qui s'appuie sur des déclarations recoupées des associations, hôpitaux, particuliers ou encore médias.
Il s'agit d'un nombre proche des années précédentes, susceptible cependant d'être largement sous-estimé, le collectif estimant que le nombre réel de décès pourrait être six fois plus important.
Les "Morts de la rue" sont en majorité des hommes (91,2%), âgés en moyenne de 50,6 ans ; ils meurent donc presque 30 ans plus tôt que la population générale.
"Les personnes en situation de rue meurent majoritairement (à 57%) sur la voie publique, ou encore dans des abris de fortune", souligne le collectif. La première cause de décès pour cette population est la maladie/mort naturelle, suivie par des causes externes (27%) : accidents, suicides, homicides.
Les SDF bénéficiant d'un hébergement temporaire meurent majoritairement dans un lieu de soins et sont moins victimes d'accidents. Un peu plus d'un tiers des personnes décédées sont nées en France, environ 40% à l'étranger, l'origine du quart restant est inconnue.
Les décès ont été signalés dans 57 départements différents mais se concentrent à Paris (137 décès), dans le Nord (32), la région lyonnaise (20), autour de Marseille (26) et dans les Alpes-Maritimes (33).
(Julie Carriat, édité par Sophie Louet)