Après avoir tiré l'an dernier les bénéfices financiers de son entrée en Bourse, Spie (PA:SPIE) vise une forte croissance de son activité cette année, misant notamment sur son changement de dimension après l'acquisition de l'allemand SAG.
"Nous avions toujours expliqué notre volonté d'équilibrer notre portefeuille en Europe. Avec SAG, nous faisons un pas significatif dans cette direction", s'est félicité Gauthier Louette, PDG de Spie lors d'une conférence de presse.
Le groupe a annoncé fin 2016 avoir racheté le leader allemand des infrastructures pour l'énergie (lignes et postes haute et moyenne tension) et l'opération devrait être finalisée à la fin du mois après le feu vert de Bruxelles.
Avec un chiffre d'affaires de plus d'un milliard d'euros, contre 5,14 milliards pour Spie en 2016, SAG va sensiblement augmenter la part de l'Allemagne dans l'activité du groupe français, qui va bondir de moins de 18% à environ 30%.
Une évolution prometteuse alors que l'enjeu pour Spie dans ce pays "c'est de faire face à la demande, et de trouver les ressources techniques suffisantes", quand le contexte économique est bien plus morose en France, explique M. Louette.
- la France se stabilise -
L'an dernier, l'activité a d'ailleurs encore reculé dans l'Hexagone, premier marché de Spie, même si c'est le fort repli de l'activité Pétrole et Gaz et la dépréciation de la livre sterling qui expliquent la baisse de 2,9% du chiffre d'affaires total du groupe l'an dernier.
Spie a ainsi manqué de peu son objectif d'une croissance de 3% de son chiffre d'affaires hors pétrole et gaz, puisqu'elle s'établit à 2,3%. Hors effet de change, l'activité progresse toutefois de 3,5%.
Après une forte amélioration de l'activité au quatrième trimestre 2016, confirmant le rebond des mois précédents, Spie vise pour 2017 une hausse de 4% de son activité (hors acquisition de SAG et à taux de change constants).
Même en France où "beaucoup d'incertitudes demeurent", l'activité "devrait se stabiliser", selon M. Louette.
Spie compte notamment sur la réorganisation amorcée en début d'année dans le pays avec la création de deux entités dédiées l'une aux infrastructures et aux télécommunications, l'autre à la gestion des bâtiments.
En revanche, pas d'embellie majeure en vue dans le Pétrole et Gaz, puisque la légère reprise des investissements annoncés par les compagnies pétrolières pourrait commencer à se faire sentir plutôt en 2018, espère le PDG de Spie.
En attendant, le groupe, très présent dans une dizaine de pays en Europe (et une trentaine dans le monde en comptant l'activité Pétrole et Gaz), compte maintenir en 2017 son niveau de marge à celui atteint en 2016 (6,8%), après plus de dix ans de croissance régulière.
Spie devrait aussi poursuivre sa stratégie de petites et moyennes acquisitions en visant autour de 200 millions d'euros de chiffres d'affaires additionnel par an grâce à ces opérations de croissance externe.
- Record d'acquisitions -
A ce titre, 2016 a été une année "record" avec un chiffre d'affaires acquis de 263 millions d'euros, grâce à 10 opérations.
"Ce qu'on cherche à faire c'est augmenter notre densité géographique (...) et aussi étendre notre portefeuille de clients" avec l'idée de "reproduire dans chaque pays où on est toute la palette des métiers de Spie", a expliqué M. Louette.
Ces acquisitions sont rendues possibles par la performance financière du groupe et notamment une génération de cash supérieure à 100% du résultat net ajusté (122% l'an dernier) qui permet d'autofinancer la croissance et de ne pas peser sur la stratégie de désendettement de Spie.
Entamée depuis plusieurs années, elle a été accélérée par l'introduction en Bourse du groupe en 2015, qui a aussi permis au groupe de réduire ses charges d'intérêts. L'an dernier, cela a notamment engendré un quadruplement du bénéfice net de Spie à 184 millions d'euros, largement au dessus des attentes du consensus d'analystes compilé par FactSet qui tablait sur 147 millions d'euros.
Le groupe proposera à sa prochaine assemblée générale des actionnaires une hausse de 6% de son dividende à 0,53 euro par action.
A la mi-journée, l'action Spie perdait autour de 1% à la Bourse de Paris, dans un marché (SBF120) en hausse de 0,5%.