par Mathieu Rosemain
PARIS (Reuters) - Sycomore Asset Management, actionnaire minoritaire d’Atos qui réclame la démission du président du groupe depuis plusieurs mois, a demandé jeudi que cette question soit inscrite à l'ordre du jour de la prochaine assemblée générale.
Le groupe d’informatique et de cybersécurité avait annoncé l'année dernière quasi simultanément un coûteux plan de scission de ses activités avant de probables cessions, ainsi que le départ de son directeur général, Rodolphe Belmer.
Airbus (EPA:AIR) avait exprimé son intérêt pour une prise de participation dans la futur branche cyber scindée d'Atos (EPA:ATOS) désormais appelée Eviden, avant d'abandonner son projet.
Sycomore AM estime dans un courier daté du 1er juin adressé à Atos et communiquée à la presse, que Bertrand Meunier a "une part de responsabilité importante dans la crise de gouvernance" à laquelle le groupe, anciennement dirigé par le commissaire européen chargé du marché intérieur, Thierry Breton, a été confronté.
Le départ successif et soudain de deux directeurs généraux et le rôle de Bertrand Meunier dans leur nomination conduisent à demander formellement sa révocation lors de l'assemblée générale annuelle d'Atos le 28 juin, a déclaré la société de gestion.
Sycomore AM dit détenir un peu plus de 1% des actions d'Atos, ce qui dépasse le seuil de 0,7% nécessaire au dépôt d'une résolution auprès des actionnaires de la société.
Un porte-parole d'Atos s'est refusé à tout commentaire.
D'autres actionnaires minoritaires soutiennent l'initiative de Sycomore, a déclaré lors d'une conférence de presse Cyril Charlot, associé fondateur de la société de gestion, sans vouloir les nommer.
Selon Cyril Charlot, ces investisseurs et Sycomore représentent entre 4% et 5% du capital d'Atos. Une proportion qui n'est pas suffisante en l'état pour faire passer la résolution.
Le fonds avait déjà indiqué en septembre dernier vouloir la démission du président du groupe Bertrand Meunier.
(Reportage Mathieu Rosemain ; version française Kate Entringer, édité par Nicolas Delame)