PARIS (Reuters) - TotalEnergies pourrait ne pas prolonger le plafonnement à 1,99 euro par litre du prix des carburants dans ses stations-service en France si l'Etat lui impose de nouvelles taxes, a déclaré son PDG, Patrick Pouyanné, cité vendredi par actuLyon.
TotalEnergies a annoncé en septembre qu'il prolongerait cette mesure au-delà de la fin de l'année 2023 tant que les prix resteraient élevés, une décision saluée par le gouvernement.
Prié de dire jusqu'à quand cette mesure resterait en vigueur, Patrick Pouyanné a déclaré, selon des propos rapportés par actuLyon : "Je l'ai dit pour l'année 2023, le gouvernement demande à prolonger. Mais s'il veut aussi mettre des taxes sur le raffinage, je ne sais pas si on le prolongera."
"Si l'Etat nous ajoute des taxes, on reconsidérera la mesure", a ajouté le PDG de TotalEnergies, présent à Lyon pour l'inauguration d'une nouvelle station-service 100% électrique.
Patrick Pouyanné s'est également dit favorable à une TIPP (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) flottante sur les carburants "où l'on bloque les taxes en fonction du prix (...) parce qu'à 2 euros, les Français commencent à gueuler très fort".
"C'est pour ça que TotalEnergies a fait le choix des 1,99 euro. Je sais que le budget de l'Etat a des contraintes mais c'est une question de choix collectifs. Je ne suis pas sûr qu'il faille augmenter les taxes sur les entreprises pour financer d'autres taxes versées par les consommateurs."
Les principaux distributeurs de carburant en France ont rejeté en septembre la proposition du gouvernement de vendre à perte, arguant d'une impossibilité économique. Par la suite, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité de "ventes à prix coûtant".
(Reportage Benjamin Mallet ; édité par Bertrand Boucey)