NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a ouvert en baisse lundi, pénalisée par le climat d'incertitude lié à la décision de Donald Trump d'interdire temporairement du territoire américain des ressortissants de sept pays musulmans d'Afrique et du Moyen-Orient.
L'indice Dow Jones perd 87,11 points, soit 0,43%, à 20.006,67 points après être tombé brièvement à 19.989,47, une première depuis le franchissement de la barre des 20.000 points mercredi dernier. Le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 0,56% à 2.281,85 et le Nasdaq Composite cède 0,83% à 5.613,89.
Le nouveau président américain a signé vendredi un décret interdisant pendant 90 jours l'accès aux Etats-Unis aux ressortissants de Libye, de Somalie, du Soudan, d'Irak, d'Iran, de Syrie et du Yémen, ainsi que l'accueil de tous les réfugiés pendant 120 jours.
Ce décret a suscité une vague d'indignation dans le monde, occasionné des perturbations dans les aéroports et amené nombre de dirigeants d'entreprises américaines, notamment dans la high-tech, à prendre ouvertement position contre les effets d'une telle politique.
Les marchés actions ont profité, depuis l'élection présidentielle du 8 novembre, des espoirs d'allègements d'impôts et de relance budgétaire, mais certains investisseurs s'inquiètent à présent des risques d'une politique protectionniste sur le commerce mondial.
"(...) Les investisseurs sont sur la défensive", souligne dans une note Peter Cardillo, économiste chez First Standard Financial.
Sur le front macroéconomique, les dépenses de consommation des ménages américains ont nettement augmenté en décembre, soutenues par la hausse des salaires.
Aux valeurs, le compartiment des nouvelles technologies, qui a abondamment recours à la main d'oeuvre étrangère, surtout dans la Silicon Valley, pèse sur la tendance.
Microsoft (NASDAQ:MSFT), Alphabet et Netflix (NASDAQ:NFLX) affichent des replis compris entre 0,4% et 1%. Apple (NASDAQ:AAPL) et Facebook (NASDAQ:FB), qui doivent publier leurs comptes trimestriels cette semaine, reculent de 0,5% et de 1,5%.
Boeing (NYSE:BA) reflue de 1,7% malgré l'annonce vendredi soir d'un contrat de 2,1 milliards de dollars pour la fourniture de 15 avions ravitailleurs KC-46 au Pentagone.
Citigroup cède 1,3%. La banque a annoncé lundi l'accélération de la transformation de son activité de prêts hypothécaires aux Etats-Unis.
Parmi les rares hausses d'importance, Starbucks (NASDAQ:SBUX) avance de 0,15%. La chaîne de cafés prévoit d'embaucher 10.000 réfugiés sur cinq ans dans 75 pays.
McDonald's prend 0,1% après avoir annoncé la cession de ses restaurants dans les pays nordiques.
Sur le marché du pétrole, le Brent et le brut léger américain abandonnent environ 0,5%. Parallèlement, le dollar s'adjuge 0,44% face à l'euro et 0,25% comparé à un panier de devises de référence. L'or, valeur refuge, progresse logiquement, de 0,16% à plus de 1.190 dollars l'once.
(Yashaswini Swamynathan; Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)