par Caroline Valetkevitch
NEW YORK (Reuters) - Wall Street a fini sur une note mitigée jeudi, le Dow Jones et le S&P-500 reculant dans le sillage des valeurs de l'énergie alors que le Nasdaq est reparti de l'avant à la faveur d'une OPA dans le secteur des hautes technologies.
L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a cédé 10,15 points, soit 0,06%, à 18.214,42 points et le Standard & Poor's 500, plus large, a abandonné 3,12 points ou 0,15% à 2.110,74 points. Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, a pris 20,75 points (0,42%) à 4.987,89 points, faisant oublier sa pause de la veille qui faisait suite à 10 séances de hausse.
Après un début d'année en demi-teinte, le marché américain a fortement rebondi et le Dow Jones comme le S&P sont bien partis pour réaliser leur meilleure performance mensuelle depuis octobre 2011, tandis que le Nasdaq se rapproche du seuil des 5.000 points qu'il n'a plus atteint depuis mars 2000 avant l'éclatement de la bulle internet.
Reflétant l'envolée générale des marchés actions dans le monde en février, l'indice MSCI Monde a atteint un record à 434,40 points jeudi avant de refluer pour s'inscrire en repli de 0,13% à 432,88 après la clôture de Wall Street.
"La tendance reste positive mais on est monté très vite très haut, il est donc normal qu'il y ait quelques prises de bénéfice", commente Adam Sarhan, de Sarhan Capital à New York.
Les indicateurs du jour, mitigés, n'ont pas apporté d'impulsion au marché boursier alors qu'ils ont propulsé le dollar à un plus haut d'un mois face à l'euro et fait monter également les rendements des emprunts du Trésor.
L'inflation hors énergie et alimentation, un peu plus forte que prévu en janvier (+0,2%), et la hausse de 2,8% des commandes de biens durables sont venues conforter le scénario d'une hausse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale dès juin, mais les prix à la consommation dans leur ensemble ont baissé de 0,7%, leur plus fort recul depuis 2008, et les inscriptions au chômage ont de leur côté augmenté plus fortement que prévu la semaine dernière, à 313.000.
Le billet vert se traitait à 1,1193 pour un euro en fin de séance américaine, en hausse de 1,5% sur la journée, et il s'est apprécié de 0,5% contre le yen à 119,47 yens. Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt de référence à 10 ans a grimpé à 2,04% contre 1,97% mercredi soir, et celui du papier à 30 ans est remonté à 2,63% contre 2,57%.
"Les statistiques donnent à penser que la Fed pourrait être plus encline à amorcer la remontée de ses taux", dit Ian Lyngen, stratège obligataire chez CRT Capital à Stamford (Connecticut).
AVAGO AVALE EMULEX
Sur le marché pétrolier, le brut léger américain a rechuté de 5,5% au lendemain d'un gain de plus de 3,5%, entraînant dans son sillage les valeurs liées à l'énergie à Wall Street. L'indice S&P-500 du secteur a lâché 1,8%, de loin la plus forte baisse des grands indices sectoriels, avec des reculs de 1,1% pour Exxon Mobil (NYSE:XOM) et de 1,4% pour Chevron, composantes du Dow Jones.
Contre la tendance du secteur, le producteur d'hydrocarbures Penn Virginia a bondi de 10,8% en réaction à un article du Wall Street Journal le disant prêt à se vendre.
Du côté des technologiques, le fournisseur de composants et d'équipements électroniques Avago Technologies a pris 14,7% à 129,25 dollars, meilleure performance du S&P-500 et du Nasdaq 100, après l'annonce d'une OPA amicale de 606 millions de dollars sur son concurrent Emulex, lequel s'est envolé de 24,7% à 7,93 dollars pour s'ajuster pratiquement sur le prix de l'offre.
Apple, la première capitalisation mondiale, a gagné plus sobrement 1,3% à 130,42 dollars après avoir annoncé l'organisation d'un "événement" le 9 mars, un mois avant la sortie de sa très attendue montre connectée.
Salesforce.com, spécialiste des solutions de gestion de la relation client, a bondi de 11,7% à 70,24 dollars après l'annonce d'une perte réduite sur son quatrième trimestre clos fin janvier et de prévisions supérieures aux attentes pour le nouvel exercice.
Les bénéfices des sociétés du S&P ont augmenté de 6,8% en moyenne au quatrième trimestre, selon les données de Thomson Reuters, alors que leur croissance était estimée à 4,2% au 1er janvier.
Quelque 6,4 milliards de titres ont changé de mains sur les marchés actions américains, selon BATS Global Markets, à comparer à une moyenne de 6,8 milliards depuis le début du mois.
(Véronique Tison pour le service français)