PARIS (Reuters) - Le Sénat français a annoncé mardi dans un communiqué la suspension provisoire de l'un de ses administrateurs, que la justice soupçonne d'intelligence avec la Corée du Nord.
Le président de la chambre haute, Gérard Larcher, a autorisé la perquisition du bureau de l'intéressé, Benoît Quennedey, administrateur principal à la direction de l’Architecture, du patrimoine et des jardins.
Le haut fonctionnaire a été placé en garde à vue dimanche soir dans le cadre d'une enquête pour recueil et livraison d'informations à une puissance étrangère susceptibles de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
L'enquête, ouverte en mars par le parquet de Paris, a été confiée à la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI).
"Il convient maintenant de laisser la justice suivre son cours dans la sérénité", a indiqué Gérard Larcher, selon un communiqué de ses services.
Le président de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, Christian Cambon (LR), a qualifié cette affaire d'"étonnante à tous égards, par la personnalité de celui qui est mis en cause et par le pays qui est concerné."
"C'est très inquiétant", a-t-il ajouté sur Public Sénat. "Il faut laisser la justice faire son travail parce qu'on ne met pas en cause quelqu'un avec des accusations aussi graves sans qu'il y ait certainement des éléments."
Gérard Larcher a demandé aux deux secrétaires généraux du Sénat "d’établir un rapport complet sur les activités et les fautes" que l'administrateur aurait pu commettre "en relation avec ses fonctions."
"Si les faits incriminés étaient avérés, ils seraient d’une extrême gravité et seraient de nature à porter atteinte à la perception de notre institution. C’est pourquoi, le Sénat pourrait se constituer partie civile", précise encore la chambre haute.
(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)