PARIS (Reuters) - François Hollande a appelé samedi la majorité socialiste à la "responsabilité" et à la "lucidité" en vue des prochaines réformes qu'elle sera appelée à voter.
Manuel Valls a été contraint mardi de faire passer en force la loi Macron sur la croissance et l'activité devant le risque de voir les "frondeurs" du PS torpiller ce texte jugé crucial pour la crédibilité de sa politique économique.
Il a depuis affirmé vouloir continuer à réformer "sans relâche". Mais si son gouvernement a surmonté l'obstacle de la motion de censure déposée par l'opposition, signe qu'une majorité existe pour poursuivre les réformes, certains députés ont déjà prévenu que des difficultés pourraient renaître si des textes "d'inspiration sociale-libérale" étaient présentés.
"Il faut entendre ce que demandent les Français. Qu'est-ce qu'ils demandent ? Que le pays avance. Que le pays change. Que le pays réussisse", a déclaré samedi François Hollande en marge de sa visite au Salon de l'agriculture.
"Il faut, quand on est dans l'opposition, en avoir conscience, et quand on est dans la majorité, en avoir la responsabilité, la lucidité", a-t-il ajouté.
"Il y a un moment où si le Parlement ne comprend pas ce que veut le pays, il y a une forme de défiance qui s'installe. (Notre) rôle n'est pas d'opposer le Parlement au peuple, c'est au contraire de dire 'maintenant, il faut aller vite'."
Six Français sur dix estiment que le Parti socialiste, plus divisé que jamais après la crise politique liée à la loi Macron, risque d'imploser à quatre mois de son congrès, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien et iTELE publié samedi.
Dans les colonnes du Parisien, le député "frondeur" Laurent Baumel déclare avoir voulu montrer, ces derniers jours, "qu'il n'y (a) plus de majorité claire pour adopter des textes d'inspiration sociale-libérale".
"Si d'autres textes de ce type devaient venir en discussion, je pense que les difficultés politiques qui se sont posées pour la loi Macron pourraient se reposer", prévient-il.
Personne n'entravera "l'action réformatrice" du gouvernement, a déclaré vendredi Manuel Valls, qui s'est dit prêt à utiliser de nouveau, si nécessaire, l'"arme" de l'adoption sans vote d'un projet de loi à l'Assemblée nationale.
(Chine Labbé, édité par Marc Angrand) 2015-02-21T175129Z_1007180001_LYNXMPEB1K09D_RTROPTP_1_OFRTP-FRANCE-HOLLANDE-POLITIQUE.JPG