FRANCFORT/BERLIN (Reuters) - Les scientifiques européens mettront fin vendredi à 12 années de mission de Rosetta en dirigeant la sonde vers la surface de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, qu'elle a étudiée de près ces deux dernières années.
Les données recueillies par la mission Rosetta, notamment grâce au petit atterrisseur Philae qui s'est posé à la surface de cette comète, ont permis à la communauté scientifique de mieux comprendre comment se sont formées la Terre et les autres planètes du système solaire.
Alors que Rosetta a passé plus de deux années dans la banlieue de la comète à recueillir des données, sa distance avec le soleil atteint maintenant un point où l'énergie solaire devient trop faible pour la recharger et permettre la transmission de ses données.
Dans les dernières heures de sa descente contrôlée vers la comète, vendredi, Rosetta prendra des photos rapprochées du corps céleste et recueillera des données sur les gaz près de la surface, avant de rejoindre Philae et de cesser de fonctionner.
"Nous ne sommes pas allés avec Rosetta dans les deux derniers kilomètres (avant la surface de la comète) et nous pensons qu'ils sont essentiels à la compréhension de la façon dont les gaz et la poussière s'échappent de la surface pour gagner l'atmosphère extérieure", a dit à Reuters Matt Taylor, scientifique attaché à la mission Rosetta, au centre opérationnel de l'ESA (Agence spatiale européenne) à Darmstadt en Allemagne.
Ceux qui ont travaillé à la mission Rosetta s'accordent à dire que la sonde a dépassé de loin les attentes des scientifiques, en tenant bon aussi longtemps. Elle a envoyé en novembre 2014 l'atterrisseur Philae vers la surface de la comète, exploit de haute précision même si l'engin s'est retrouvé coincé dans une fissure plongée dans l'ombre, sans pouvoir être rechargé en énergie solaire.
"Nous allons vers l'inconnu", dit à Reuters Paolo Ferri, chef des opérations de la mission à l'ESA. "La sonde nous a réellement surpris".
Rosetta a détecté des composés organiques sur la comète, renforçant l'idée que les comètes ont répandu les éléments chimiques de base de la vie, il y a longtemps, sur Terre et dans le système solaire.
(Maria Sheadan et Victoria Bryan; Eric Faye pour le service français)