par Gilles Guillaume et Dominique Vidalon
PARIS (Reuters) - Bouygues (PA:BOUY) a fait état mercredi d'une hausse de son résultat opérationnel au troisième trimestre supérieure aux attentes grâce à l'amélioration de la performance de sa division télécoms et confirmé son objectif d'une hausse de la profitabilité du groupe diversifié en 2016.
Vers 9h50, l'action Bouygues gagne 3,3% à 31,14 euros, plus forte hausse de l'indice CAC 40.
Le groupe diversifié a dégagé un bénéfice opérationnel en hausse de 15% à 513 millions d'euros sur les trois derniers mois, à comparer à un consensus Inquiry Financial pour Reuters à 430 millions d'euros.
Le chiffre d'affaires a en revanche baissé de 3% à 8,44 milliards d'euros tandis que le bénéfice net, part du groupe, a reculé de 1% à 373 millions, reflet de l'impact un an plus tôt de la vente de la participation du groupe dans le concessionnaire de l'A28.
"Notre opinion positive sur Bouygues est basée sur la perspective du retour d'une forte croissance en 2017-2018", commente Jefferies dans une note. "Avec deux moteurs: une croissance robuste du revenu des télécoms, permettant des économies d'échelle qui font monter la marge, et une reprise de la demande à travers les activités construction."
Sur neuf mois, Bouygues Telecom signe la plus importante contribution à l'amélioration du résultat opérationnel et la plus forte croissance du chiffre d'affaires parmi les métiers de Bouygues (+6%) sous l'effet conjugué d'un Arpu (CA moyen par usager) stabilisé et d'une forte croissance des abonnés mobiles avec la 4G.
L'opérateur, qui a renoncé en avril à se vendre à Orange, a gagné 227.000 clients mobiles au troisième trimestre - et 770.000 sur neuf mois. Il compte atteindre son objectif 2017 d'une croissance nette de plus d'un million de clients mobiles avec un an d'avance sur son calendrier.
Dans le fixe, il a gagné 93.000 abonnés au troisième trimestre à un total de plus de trois millions.
"Maintenant le marché est clairement à quatre et chacun continue à développer ses stratégies", a déclaré Philippe Marien, directeur général délégué et directeur financier de Bouygues au cours d'une téléconférence de presse.
"Dans ce développement, nous considérons que pour l'instant nous sommes plutôt bien en ligne avec notre stratégie et que nous délivrons plutôt conformément à ce que nous avons promis", a-t-il ajouté.
Iliad a annoncé de son côté une progression de 6,5% de ses revenus au troisième trimestre à 1,18 milliard d'euros, porté par le rythme toujours soutenu des recrutements de nouveaux abonnés dans le mobile.
EFFET TRUDEAU ET TRUMP DANS LA ROUTE
Bouygues a confirmé son objectif d'une hausse de sa profitabilité en 2016, avec une amélioration de la rentabilité des activités construction dès cette année et pour Bouygues Telecom un retour à une croissance pérenne du chiffre d'affaires et des résultats et une marge d'Ebitda de 25% en 2017 (23,1% à fin septembre).
Au cours d'une téléconférence avec les analystes, le groupe a ajouté vouloir augmenter année après année le free cash flow de l'activité télécoms pour le ramener à moyen terme à son niveau d'avant l'arrivée de Free en 2012. Cette année, ce free cash flow devrait être proche de zéro.
Bouygues prévoit toujours cette année d'inscrire 270 millions d'euros de charges non courantes liées à la mise en oeuvre du partage de réseau avec SFR (PA:SFRGR) ainsi qu'aux plans d'adaptation dans ses métiers. TF1 (PA:TFFP) a ainsi annoncé fin octobre de nouvelles mesures d'économies.
Il a également maintenu son diagnostic d'une stabilisation de l'activité construction en France tandis que les principales opportunités de croissance se trouvent toujours à l'international.
Le plan d'investissement dans les infrastructures du Premier ministre canadien Justin Trudeau, et maintenant les projets en la matière du nouveau président américain Donald Trump, offrent ainsi d'intéressantes perspectives de croissance, notamment pour la filiale routes Colas, a-t-il dit.
L'Amérique du Nord pèse actuellement 21% du chiffre d'affaires international des activités construction du groupe.
(Edité par Gwénaëlle Barzic)