BERLIN (Reuters) - La crise "exceptionnelle" des migrants que connaît l'Europe est appelée à durer, ont prévenu lundi François Hollande et Angela Merkel, qui ont exhorté leurs partenaires européens à appliquer les décisions prises pour faire face à l'afflux de réfugiés.
Lors d'une déclaration commune à Berlin, la chancelière a notamment demandé l'ouverture, "avant la fin de l'année", de centres d'accueil en Italie et en Grèce destinés à accueillir les migrants pour détecter ceux éligibles à l'asile.
Gérer cet afflux de centaines de milliers de personnes sur les côtes méditerranéennes "est une responsabilité qui ne peut pas être laissée à un pays en particulier, mais qui concerne toute l'Europe", a dit François Hollande.
"Aujourd'hui, c'est une situation exceptionnelle", a déclaré le président français aux côtés d'Angela Merkel. "Mais une situation exceptionnelle qui va durer, tant que les crises que nous connaissons n'auront pas été réglées."
"Alors plutôt que d'attendre, plutôt que gérer au jour le jour ces situations, nous devons nous organiser et renforcer nos politiques. C'est ce que l'Allemagne et la France proposent."
En Europe, "la charge doit être répartie équitablement, ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle", a fait remarquer pour sa part Angela Merkel, dont le pays s'attend à accueillir cette année quelque 800.000 demandeurs d'asile.
Les gouvernements des pays de l'Union européenne avaient rejeté en juin une proposition du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker établissant des quotas obligatoires pour l'accueil de dizaines de milliers de migrants qui ont trouvé refuge en Italie et en Grèce.
Ils se sont mis d'accord sur un système de répartition volontaire, s'en tenant au chiffre de 60.000 seulement.
Le sujet n'a fait qu'empirer cet été, avec l'arrivée d'un nombre record de 50.000 migrants en Grèce par la mer au mois de juillet, en provenance de Turquie.
Dimanche, plus de 5.000 migrants sont entrés en Serbie, poursuivant leur voyage vers l'Europe de l'Ouest, après les vaines tentatives des forces de l'ordre macédoniennes pour les empêcher de pénétrer en Macédoine.
Deux mois et demi avant le sommet Union européenne-Afrique de La Vallette, le 11 novembre, François Hollande et Angela Merkel ont demandé de renforcer le travail de coopération avec les pays africains pour favoriser le retour des migrants en situation illégale.
(Elizabeth Pineau et Andreas Rinke, édité par Yves Clarisse)