Selon le président de la FNSEA Xavier Beulin, il est nécessaire d'investir 3 milliards d'euros sur trois ans pour que l'agriculture française "retrouve la compétitivité perdue", face à certains de ses voisins européens.
"Il faudra investir 3 milliards d'euros sur trois ans pour retrouver la compétitivité perdue", selon le président du premier syndicat agricole de France, interrogé par le Journal du dimanche (JDD).
"La France doit se doter d'une vision à 15 ans de son agriculture. Il faut engager un vaste plan pour moderniser les bâtiments, automatiser les abattoirs, organiser les regroupements d'exploitations afin qu'elles soient plus productives", a-t-il ajouté, proposant également "un moratoire d'un an sur les normes environnementales" et "une adaptation des règles fiscales aux aléas de l'agriculture".
Xavier Beulin rencontrera lundi le Président de la République François Hollande, le Premier Ministre Manuel Valls et le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, alors qu'une crise secoue depuis plusieurs mois le monde agricole.
"Il nous fallait un ministre présent. C’est le cas depuis deux semaines", déclare le président de la FNSEA dans les colonnes de l'hebdomadaire.
"A court terme, il faut compléter le plan de Stéphane Le Foll lancé le 22 juillet. Sur 600 millions d'euros, ce dispositif ne débloque que 100 millions d'euros pour sauver réellement les élevages de porcs. (...) Il s'agit d'alléger les charges et de restructurer les dettes des jeunes agriculteurs", souligne encore Xavier Beulin.
"A Noël, la France produira seulement 21 millions de cochons, contre 48 millions pour l'Espagne et 43 millions pour l'Allemagne", détaille-t-il.
Le 7 septembre aura lieu un conseil européen extraordinaire des ministres de l'Agriculture, à l'initiative de Stéphane Le Foll. Pour Xavier Beulin, "la commission doit accepter d'acheter du lait en poudre pour le stocker à un prix de 2,60 euros le litre contre 2,20 euros actuellement. Le but est de désengorger le marché".
Il estime que "Stéphane Le Foll trouvera des alliés": les Allemands et Danois, "favorables aux achats de lait pour assainir le marché", les pays du Sud, "sensibles à la question de l'étiquetage".
Quant à l'embargo russe qui pénalise les exportations, Xavier Beulin compte demander "à François Hollande de négocier (...). Il est injuste que l'agriculture reste pénalisée pour des raisons diplomatiques. Si Moscou lève les restrictions, 300.000 porcs partiront vers l'est dès la première année".