PARIS (Reuters) - Les Républicains s'apprêtent à former un trio composé de François-Xavier Bellamy, Agnès Evren et Arnaud Danjean, garant de la "diversité" du parti, pour conduire la liste aux européennes, a confirmé lundi le vice-président Jean Leonetti.
A François-Xavier Bellamy, réputé proche de la droite conservatrice et regardé avec scepticisme par de nombreux figures influentes de LR, sont donc adjoints une ancienne porte-parole de Valérie Pécresse et un ex-"juppéiste".
Ce choix, qui appartient avant tout au président du parti, Laurent Wauquiez, est encore officieux : il revient désormais à la commission d'investiture, présidée par le député Eric Ciotti, de le ratifier lors de sa prochaine réunion, programmée mardi.
"Le trio François-Xavier Bellamy, Agnès Evren et Arnaud Danjean aux européennes est représentatif de notre diversité et de l'équilibre entre renouvellement et expérience", a jugé sur Twitter (NYSE:TWTR) Jean Leonetti, vice-président et figure plutôt consensuelles à LR, confirmant une information du Figaro.
"La suite de la liste devra garder ce cap", a-t-il ajouté.
Si l'hypothèse François-Xavier Bellamy, pressenti comme numéro un depuis plusieurs semaines, a ravi certains cadres, elle a aussi suscité de fortes réserves au sein de LR.
Les détracteurs de l'adjoint au maire de Versailles soulignent à la fois son manque d'expérience politique au plus haut niveau et sa sensibilité, proche de celle de François Fillon, qu'ils jugent trop peu fédératrice.
Dans le passé, cet agrégé de philosophie, âgé de 33 ans, a défilé aux côtés des opposants au mariage entre personnes de même sexe et à l'interruption volontaire de grossesse, tout en se défendant de vouloir abroger la loi Veil, de 1974.
L'ex-ministre Eric Woerth a mis en garde publiquement Laurent Wauquiez contre le risque de "rétrécissement" du parti autour du noyau le plus conservateur. Le président du Sénat a lui aussi exprimé ses doutes devant la presse.
"Si l'on fait le choix d'une tête de liste aussi caractérisée que celle qui nous est proposée, alors il faut évidemment que le quatuor de têtes représente l'ensemble des sensibilités des Républicains", a jugé Eric Woerth la semaine dernière dans une interview au Figaro.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)