PARIS (Reuters) - La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a adressé au Parquet national financier (PNF) un signalement visant les relations entre l'ancienne ministre Fleur Pellerin et une entreprise sud-coréenne, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Dans une délibération publiée mercredi au Journal officiel, la HATPV lui reproche de s'être exposée à une prise illégale d'intérêt en prenant pour client de sa société d'investissement, de gestion et de conseil la société sud-coréenne Naver Corp, avec laquelle elle avait traité quand elle était ministre.
D'origine sud-coréenne, Fleur Pellerin, 45 ans, a été ministre déléguée aux PME et à l'Economie numérique de François Hollande de mai 2012 à avril 2014 puis, brièvement, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, et enfin ministre de la Culture d'août 2014 à février 2016.
En tant que ministre de la Culture, elle avait évoqué en octobre 2015 avec le président de Naver Corp, lors d'une visite en Corée du Sud, un projet de partenariat pour la diffusion des événements de l'Année France-Corée.
Fleur Pellerin avait signé le 4 novembre 2015 une lettre d'intention avec cette société spécialisée dans les services internet pour la diffusion de vidéos relatives à ces événements. Lettre d'intention concrétisée en mars 2016 par une convention de partenariat.
Lors de la création de sa société Korelya, celle-ci avait été jugée par la HATPV compatible avec ses fonctions antérieures si elle n'avait pas, jusqu'au 11 février 2019, de relations rémunérées avec des entreprises ayant bénéficié d'arrangements avec le ministère de la Culture entre août 2014 et février 2016.
Or Fleur Pellerin gère depuis septembre 2016, dans le cadre de Korelya, le fonds "K-Fund I", "intégralement doté" par Naver Corp, souligne la HATPV, qui considère qu'elle a "méconnu les réserves émises" lors de la création de Korelya.
(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)