PARIS (Reuters) - Le remaniement ministériel du 11 février n'a pas enrayé la chute de popularité de François Hollande et Manuel Valls, qui perdent respectivement trois et six points et reviennent à leurs niveaux les plus bas, selon un sondage BVA pour Orange et iTELE.
Sur 1.134 personnes interrogées les 15 et 16 février, seules 22% disent avoir une bonne opinion de François Hollande en tant que chef de l'Etat, trois points de moins qu'en janvier.
Depuis un rebond à 33% après les attentats du 13 novembre à Paris, sa cote de popularité n'a eu de cesse de descendre. Elle n'a pas été aussi basse depuis fin 2014 et s'érode jusque dans le Parti socialiste.
François Hollande perd sept points auprès des sympathisants du PS, à 69%, et 12 auprès de ceux d'Europe-Ecologie-Les Verts, à 33%, malgré l'entrée de trois écologistes au gouvernement, dont l'ex-secrétaire nationale d'EELV Emmanuelle Cosse.
Seuls 33% des sondés disent par ailleurs avoir une bonne opinion du Premier ministre, Manuel Valls, six points de moins qu'en janvier. Sa popularité atteint ainsi son niveau le plus bas depuis son entrée à Matignon. Manuel Valls passe pour la première fois sous la barre symbolique des 50% d'opinions favorables chez les sympathisants de la gauche.
"Le remaniement (...) semble avoir fragilisé le couple exécutif plus qu'il n'a insufflé de dynamique dans l'opinion", écrit Erwan Lestrohan, directeur d'études de BVA Opinion. "Par ailleurs, l'entrée de personnalités écologistes au gouvernement paraît même avoir impacté négativement l'image des partis représentés" dans l'équipe gouvernementale.
L'ancien Premier ministre Alain Juppé (Les Républicains, LR) domine le classement des cotes d'influence : 53% des sondés souhaiteraient qu'il ait davantage d'influence dans la vie politique française (+4 points), devant le ministre de l'Economie; Emmanuel Macron (48%, +1), et le président centriste du MoDem, François Bayrou (37%, +3).
Inversement, la baisse de la cote d'influence de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy est générale : il perd trois points auprès des Français, à 19%, deux auprès des sympathisants de la droite, à 37%, sept auprès de ceux de LR, à 57%, et 10 auprès de ceux du Front national, à 28%.
(Emmanuel Jarry)