PARIS (Reuters) - Le tribunal administratif de Paris a définitivement validé jeudi la fermeture aux voitures des voies sur berges de la Rive droite, une victoire pour la maire de la capitale Anne Hidalgo qui conforte la piétonisation du site pour les années à venir.
"J'ai la joie de vous annoncer (...) que le tribunal administratif de Paris a donné aujourd'hui raison à la ville de Paris, confirmant ainsi la légalité de notre arrêté de piétonisation des berges, qui avait été pris le 6 mars 2018", a déclaré Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, lors d'une conférence de presse.
"Les recours des opposants sont rejetés" a-t-il ajouté. "Les Parisiens ont gagné, les voies sur berges resteront piétonnes."
Dans sa décision, le tribunal administratif estime que "l'arrêté répond à des buts prévus par la loi, à savoir la protection d'un site classé au patrimoine mondial de l'humanité et la mise en valeur du site à des fins esthétiques ou touristiques."
"Les désagréments que l'arrêté cause en termes d'allongement de temps de transport, de qualité de l'air et de nuisances sonores sur les quais hauts sont limités", poursuit-il, rejetant les arguments des requérants, qui pointent une hausse de la pollution atmosphérique et sonore sur les quais à proximité, ce que conteste la ville de Paris.
Cette décision conforte définitivement la décision emblématique prise en 2016 par Anne Hidalgo, de réserver aux piétons sur trois kilomètres les bords de Seine parisiens, après la piétonisation de la Rive gauche en 2013 entre le pont de l'Alma et le musée d'Orsay.
Un premier arrêté de piétonisation a été annulé en appel lundi par la Cour d'appel de Paris, en raison notamment des irrégularités constatées dans l'étude d'impact sur la pollution atmosphérique et sonore. [L8N1X24KE]
Un second arrêté, en vigueur depuis mars 2018 et qui a permis de maintenir à ce jour la piétonisation des voies sur berges, se fondait sur des arguments différents, de défense du patrimoine des berges, classées à l'Unesco. C'est sur ce second texte que les recours ont été rejetés jeudi.
La mairie de Paris s'était dite mardi prête à explorer toutes les voies de droit pour maintenir la piétonisation, jugeant que tout le monde convenait qu'il était "impensable de revenir en arrière".
Le premier adjoint a invité ses soutiens à se réunir ce jeudi à 18h sur les berges, au niveau de l'Hôtel de ville, pour "savourer ensemble" la victoire, avant l'organisation d'un pique-nique le 18 novembre, auquel sont conviés tous les Parisiens.
(Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)