PARIS (Reuters) - Les acteurs de l'alimentation ont signé mardi une charte de bonne conduite par laquelle distributeurs, industriels et producteurs s'engagent à rééquilibrer leurs contrats commerciaux.
La charte, qui découle des grands principes issus des états généraux de l'alimentation, dont la première phase s'est achevée en septembre, vise notamment à "relancer la création de valeur et en assurer l'équitable répartition".
Elle veut aussi "permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail" et "mettre à la disposition du consommateur une alimentation saine, sûre et durable".
Si elle n'est pas contraignante juridiquement, la charte "engage moralement ses signataires", plaide-t-on à la Fédération du commerce et de la distribution (FCD).
Les signataires disent s'engager à mettre en oeuvre, dans les négociations commerciales qui viennent de débuter, "les principes des propositions issues des états généraux de l'alimentation".
Ils disent ainsi vouloir promouvoir des prix construits à partir des coûts de la production agricole et respecter "strictement" le cadre législatif à venir en matière de seuil de revente à perte (SRP) - prix en dessous duquel un distributeur ne peut pas vendre un produit - et de limitation des promotions.
Ce code de bonne conduite a été signé au ministère de l'Agriculture par l'ensemble des acteurs de la filière, des agriculteurs (FNSEA) aux industriels de l'agroalimentaire (Ania) en passant par les distributeurs Carrefour (PA:CARR), Casino ou Système U.
Michel Edouard Leclerc, pourtant très opposé au relèvement du seuil de revente à perte, a lui aussi signé la charte.
"Pour la première fois, tous les acteurs ont parlé d'une même voix", s'est félicité la FCD.
Dans l'attente d'une loi annoncée pour le premier semestre 2018, cette charte devrait encadrer les négociations commerciales qui ont débuté le 1er novembre et qui fixeront les prix entre les distributeurs et leurs fournisseurs.
Emmanuel Macron a promis pour l'an prochain une loi visant à rééquilibrer la filière agricole et à mettre fin à une guerre des prix mortifère pour l'ensemble des acteurs de la filière.
(Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)