PARIS (Reuters) - Les forains ont mené mardi de nouvelles opérations escargot autour de Paris avec leurs camions pour la deuxième journée consécutive pour protester contre la suppression, décidée par la mairie, du marché de Noël des Champs-Elysées.
Selon la préfecture de police, ces manifestations ont provoqué des ralentissements sur plusieurs axes routiers, notamment les périphériques intérieur et extérieur, sur l'A13 à l'ouest de la capitale, sur l'A4, à l'Est.
Environ 395 km de ralentissements ont été recensés en moyenne à 9h30, ajoute la préfecture, précisant que la moyenne pour un mardi normal se situe entre 200 et 400 km. Par ailleurs, un manifestant a été interpellé pour outrage et rébellion.
Le gouvernement a annoncé qu'il n'interviendrait pas dans le conflit et que la décision de la mairie de Paris devait être respectée par les forains.
Ces opérations ont été organisées notamment à l'appel de l'entrepreneur Marcel Campion, 77 ans, surnommé le "roi des forains", dont l'entreprise organisait jusque-là ce marché de Noël.
La mairie de Paris a décidé de ne pas renouveler le contrat d'exploitation de ce marché notamment à cause de "la qualité médiocre des animations et des produits vendus", dit-on à l'Hôtel de Ville.
Interrogé sur CNEWS, le "roi des forains" a déclaré que l'intersyndicale foraine allait déposer un référé mardi midi pour que la justice donne son avis sur la suppression du marché de Noël.
"On espère que la justice va s'en occuper rapidement. A partir de midi, le référé sera déposé au tribunal", a dit Marcel Campion.
En fin de semaine dernière, les forains et la préfecture de Paris se sont rencontrés à trois reprises. A l'issue de la dernière réunion, samedi, le préfet Michel Delpuech a fait valoir que "seul un juge pouvait dire le droit et traiter ce litige".
"La décision de la ville de Paris, sauf à ce qu’un juge en décide autrement, a force exécutoire. Les forains et commerçants, qui pensent installer le marché de Noël, doivent s’y conformer", a poursuivi le préfet.
Contactée par Reuters lundi, la préfecture de Paris a indiqué ne pas prévoir pour l'instant de nouvelle réunion avec les forains.
La grogne des forains monte depuis plusieurs mois. En cause, notamment, l'avenir de la grande roue des Tuileries, détenue aussi par Marcel Campion, qui sera installée le 17 novembre comme tous les hivers depuis 23 ans.
"Celles et ceux qui commettent des choses irrégulières, illégales doivent s'attendre à être sanctionnées pour cela", a dit le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.
"Nous sommes dans un Etat de droit, dans un Etat de droit il y a des décisions - celles de la mairie de Paris par exemple - légitimes qui ont été votées. Il est essentiel que le droit à la mobilité pour tous soit garanti", a-t-il ajouté lors du compte rendu du conseil des ministres, écartant toute intervention du gouvernement dans ce dossier.
(Arthur Connan, avec Cyril Camu, Simon Carraud et Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)