HARTMANNSWILLERKOPF, Haut-Rhin (Reuters) - Les présidents français et allemand ont fait l'éloge de la construction européenne vendredi, à la veille du 99e anniversaire de l'armistice de la Première guerre mondiale, et dit l'urgence de réformer l'Europe pour la consolider.
Au côté d'Emmanuel Macron, à l'Elysée puis dans le Haut-Rhin, Frank-Walter Steinmeier a estimé que le futur gouvernement allemand saurait se faire l'écho des propositions ambitieuses de son homologue français.
Les partis engagés dans la négociation pour former un gouvernement de coalition restent divisés sur les questions du budget de la zone euro, de l'union bancaire et du Mécanisme européen de stabilité (MES), portées pour certaines d'entre elles par Emmanuel Macron.
"Nous partageons l’un et l’autre le sentiment profond que cette refondation est nécessaire et urgente et que l’année qui s’ouvre est absolument déterminante", a dit Emmanuel Macron après leur entretien à l'Elysée.
L'ancien ministre allemand des Affaires étrangères a salué les propositions d'Emmanuel Macron à la Sorbonne fin septembre, qualifiant cette initiative de "nouveau départ".
"Cet élan qui émane du discours de la Sorbonne, je suis convaincu que le futur gouvernement fédéral saura s'en faire l'écho", a-t-il dit.
Les deux dirigeants ont ensuite inauguré l'historial du Hartmannswillerkopf, théâtre de féroces combats entre Français et Allemands devenu lieu de mémoire.
Emmanuel Macron a annoncé à cette occasion qu'il inviterait à Paris les dirigeants de tous les pays ayant participé à la guerre, pour le centenaire de l'armistice, le 11 novembre 2018.
"J’adresse au peuple allemand le salut fraternel de la nation française et l’expression de notre inaltérable attachement", a-t-il dit, avant de souligner l'importance de "refonder" l'Europe.
"Notre défi est historique", a-t-il ajouté. "C’est le devoir de notre génération."
Frank-Walter Steinmeier a conclu son discours par quelques phrases identiques en français puis en allemand.
"L'Union européenne est la meilleure idée que nous avons jamais eue", a-t-il dit.
"Elle est l’avenir que nous désirons. Et cet avenir, nous le tenons entre nos mains", a-t-il ajouté.
(Jean-Baptiste Vey à Paris, avec Christian Hartmann au Hartmannswillerkopf, édité par Sophie Louet)