PARIS (Reuters) - L'Etat aura un rôle croissant à jouer dans l'assurance chômage parce que le système est de moins en moins paritaire, a déclaré vendredi Emmanuel Macron.
Le ministre de l'Economie, qui s'exprimait sur RTL, s'est prononcé en outre sur la mise en place d'un système plus "dynamique" où le niveau d'indemnisation des chômeurs dépendrait de la vigueur de la croissance économique.
Le gouvernement a annoncé jeudi qu'il reprenait la main sur l'assurance chômage après l'échec des négociations des partenaires sociaux sur une nouvelle convention, une première depuis 1982.
"La négociation a échoué parce qu'elle se situe dans un contexte qui n'était pas le plus adapté pour pouvoir aboutir", a estimé Emmanuel Macron en rappelant le souhait du gouvernement de pouvoir reconvoquer de nouvelles discussions avant la fin de l'été.
Mais il a ajouté que l'Etat "aura un rôle croissant à jouer" dans l'assurance chômage parce que le système est "dans les faits de moins en moins paritaire".
"Quand il y a quasiment 30 milliards d'euros de déficit cumulé et que c'est la garantie de l'Etat, et donc du contribuable, qui fait vivre le système, on n'est plus totalement dans un système paritaire", a-t-il dit.
Le ministre de l'Economie a en outre jugé qu'il fallait donner une "dynamique plus intelligente" au système d'indemnisation du chômage.
"Je ne crois pas qu'il faille réduire drastiquement pour des raisons budgétaires aujourd'hui alors même qu'on n'a pas encore suffisamment de croissance", a-t-il expliqué.
Mais, citant les travaux d'économistes comme Daniel Cohen, il s'est prononcé pour un modèle qui, quand l'économie va mieux, "réduit les périodes de référence, peut permettre plus de dégressivité dans le système (...) qui incite à retourner" à l'emploi.
"Par contre, quand on est à des niveaux de croissance encore faible, avec un taux de chômage important, on reste sur un modèle qui protège parce que personne ne fait le choix d'être au chômage", a-t-il ajouté.
(Yann Le Guernigou)