BRATISLAVA (Reuters) - Le président français, Emmanuel Macron, a réagi vendredi à la reprise par un groupe tchèque de 49% du groupe Le Nouveau Monde en se disant "vigilant" quant à la non-intrusion des actionnaires dans le travail des journalistes.
Le groupe de médias Czech Media Invest (CMI) de Daniel Kretinsky vient d'annoncer le rachat d'une participation de 49% dans la société Le Nouveau Monde, premier actionnaire du quotidien français Le Monde. Le Nouveau Monde est la holding via laquelle le banquier Matthieu Pigasse est actionnaire du journal.
"Nous avons des règles, elles imposent des limites en terme de concentration et de nature des investisseurs. Lorsque ce sont des investisseurs de l'Union européenne, il n'y a pas d'interdiction ou de limite", a déclaré à ce sujet le président français lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre slovaque, Peter Pellegrini.
"Par contre il est évident que nous serons toujours extrêmement vigilants à la liberté de la presse et d'expression des journalistes".
Le chef de l'Etat a souligné l'importance que "toutes les règles qui prévalent en France d'indépendance des journalistes, d'indépendance de la société des rédacteurs, de capacité de ces derniers à avoir un travail libre sans aucune influence de l'actionnaire soient absolument préservées."
"S'il y avait une quelconque intrusion de l'actionnaire en la matière, il est évident que nous serions amenés à réagir", a poursuivi Emmanuel Macron. "Mais il ne m'appartient pas de me prononcer sur l'identité de tel ou tel investisseur si elle respecte les termes de la loi."
Le président de la banque d'affaires Lazard Frères SAS a vendu "il y a quelques jours" au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky 49% de ses parts dans la holding.
Les actionnaires majoritaires se sont engagés à ce que tout changement de contrôle au sein de la société Le Monde Libre, dont Xavier Niel, le fondateur de Free, et Matthieu Pigasse sont les cogérants commandités, soit soumis à leur accord préalable ainsi qu’à celui du pôle d’indépendance, est-il précisé sur le site du journal.
(Bureau de Bratislava et Elizabeth Pineau à Paris, édité par Yves Clarisse)