PARIS (Reuters) - La présidente du Front national, Marine Le Pen, a annoncé jeudi soir sur TF1 (PA:TFFP) sa candidature aux élections législatives dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais.
Contestée en interne depuis sa défaite au second tour de l'élection présidentielle face à Emmanuel Macron (66,1%-33,9%), la fille de Jean-Marie Le Pen, qui siège actuellement au Parlement européen, s'interrogeait sur la manière idoine d'incarner le titre de "chef de l'opposition" qu'elle revendique en France.
"Je n'imaginais pas ne pas être à la tête de mes troupes dans une bataille que je considère comme fondamentale", a-t-elle déclaré. "Je n'ai pas particulièrement hésité".
Ses chances de victoire sont réelles dans le fief d'Hénin-Beaumont, ville dont Steeve Briois, vice-président du FN, est le maire.
Lors des législatives de 2007, elle avait été la seule candidate à qualifier le FN au second tour avec 41,65% des voix dans la 14e circonscription du Pas-de-Calais. En 2012, elle avait été battue avec moins de 200 voix d'écart dans la 11e circonscription face au socialiste Philippe Kemel.
Au second tour de l'élection présidentielle de 2017, Marine Le Pen a recueilli 58,17% des voix dans cette même circonscription.
La présidente du FN a confirmé envisager une "modernisation" du parti.
"Comment mettre en forme ce mouvement pour qu'il puisse accueillir les 11 millions de Français (qui ont voté pour elle au second tour de la présidentielle-NDLR)(...), c'est le chantier que nous ouvrirons le lendemain des législatives", a-t-elle déclaré.
Elle a nié toute rupture avec Nicolas Dupont-Aignan, dirigeant souverainiste de Debout la France qui avait scellé une alliance avec le FN entre les deux tours de la présidentielle, et a évoqué des accords "au cas par cas" pour le second tour des législatives.
Revenant sur sa défaite, qui a provoqué des remous au sein du parti qu'elle dirige depuis janvier 2011, elle a notamment reconnu avait "raté" le débat de l'entre-deux-tours face à Emmanuel Macron, qui a contribué à raviver la dynamique en faveur du candidat d'En Marche!.
"Quand on est candidate, on est responsable, et je ne vais pas dévier de cette responsabilité, ou tenter d'y échapper", a-t-elle expliqué.
"J'ai bien conscience que le sujet de l'euro a inquiété considérablement les Français, et même de manière presque irrationnelle. Nous allons devoir en tenir compte."
"Il y a ce debat qui a été raté, il faut le dire", a-t-elle poursuivi, affirmant avoir été "pugnace, engagée, peut-être abrupte."
"J'ai fait un choix, j'ai souhaité mettre en lumière les grandes craintes que je nourissais et nourris toujours à l'égard de la politique que va mener Emmanuel Macron."
"Je l'ai fait avec peut être trop de fougue, trop de passion. Certains n'attendaient pas cela (...). Encore une fois, je pense que c'était très important, parce que personne ne l'a fait, de mettre l'éclairage sur ce que M. Macron va mettre en oeuvre", a dit Marine Le Pen.
(Sophie Louet et Caroline Pailliez)