PARIS (Reuters) - La crise des "Gilets jaunes" a fait apparaître des "convergences" entre le Rassemblement national (ex-Front national) et La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, juge Marine Le Pen dans un entretien à paraître jeudi.
Une alliance reste cependant inconcevable, pour l'heure, du fait de leurs désaccords sur l'immigration, ajoute la présidente du parti d'extrême droite dans cette interview accordée à Valeurs actuelles.
"Incontestablement, les 'Gilets jaunes' ont souligné certaines convergences entre nous", dit-elle.
Les deux responsables politiques, à l'opposé l'un de l'autre sur l'échiquier politique, ont apporté un soutien constant à ce mouvement, qui porte des revendications hétéroclites, du pouvoir d'achat à l'équité fiscale en passant par les institutions.
Mais au moins une divergence profonde demeure entre les candidats aux présidentielles de 2012 et 2017.
"Jean-Luc Mélenchon est assez intelligent pour s'être posé la question de l'immigration", estime Marine Le Pen. "La tentation de rompre avec cette idéologie immigrationniste ultraradicale lui a traversé l'esprit mais il est coincé" par la structure même de La France insoumise, composée selon Marine Le Pen de "gauchistes" de "communautaristes" et d'"indigénistes".
"De ce fait, Jean-Luc Mélenchon n'a pas le courage d'effectuer la rupture politique qui serait nécessaire", conclut la députée du Pas-de-Calais.
Dans le passé, les deux dirigeants se sont opposés parfois avec virulence, notamment lors de la campagne des législatives de 2012, qu'ils ont menée dans la même circonscription.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)