PARIS (Reuters) - Le ministre français de la Défense demande aux soldats qui se seraient rendus coupables d'abus sexuels sur des mineurs en République centrafricaine, comme le dit un rapport des Nations unies, de se dénoncer.
"Si d'aventure un seul d'entre eux a commis de tels actes, qu'il se dénonce immédiatement", déclare Jean-Yves Le Drian dans une interview au Journal du Dimanche (JDD).
"Si quelqu'un a sali le drapeau (...), il faut qu'il le dise dès à présent car cela revient à trahir ses camarades, l'image de la France et la mission des armées", insiste-t-il.
Quatorze militaires, dont certains identifiés, seraient concernés par ces accusations, dit-on de source judiciaire.
Le parquet de Paris et le chef d'état-major des forces armées ont lancé fin juillet 2014 des enquêtes parallèles mais l'existence de ces investigations n'a été confirmée que cette semaine, à la suite d'une fuite sur le rapport de l'Onu.
"C'est une enquête complexe. Depuis les faits allégués, la plupart des soldats ont quitté ce théâtre d'opérations", fait valoir Jean-Yves Le Drian dans le JDD.
Il précise qu'il avait lui-même informé le président François Hollande des accusations de l'Onu dès qu'il en avait eu connaissance, fin juillet 2014.
La détermination du chef de l'Etat à sanctionner les coupables, si les faits sont avérés, "sera implacable", souligne le ministre de la Défense. "Je ne mesurerai pas ma colère", promet-il pour sa part.
Il assure par ailleurs que l'enquête de commandement lancée en 2014 par le chef d'état-major et conclue dès le mois d'août est "naturellement à la disposition de la justice".
Le Parti communiste français a demandé pour sa part samedi une commission d'enquête parlementaire.
(Emmanuel Jarry) OLFRTOPNEWS Reuters France Online Report Top News 20150503T092340+0000