PARIS (Reuters) - La ministre française des Armées, Florence Parly, a lancé mardi une réflexion de 18 mois sur la construction d'un porte-avions appelé à succéder au Charles de Gaulle, bâtiment en service depuis 1997 et qui sera retiré du service à l'horizon 2040.
"Le Charles de Gaulle aura besoin d'un successeur", a déclaré la ministre dans un discours au salon Euronaval du Bourget, près de Paris.
"Cette étape numéro un, qui se lance aujourd'hui, c'est la phase d'étude. Il s'agit de déterminer ensemble ce que nous voulons et comment nous le voulons pour notre futur porte-avions. Nous nous sommes donné 18 mois", a-t-elle ajouté.
La loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2019-2025 porte le budget consacré aux études amont de 730 millions d'euros en 2018 à un milliard d'euros par an à partir de 2022. Le montant de l'étude relative au "successeur" du Charles de Gaulle n'a pas été précisé dans l'immédiat.
Au chapitre des réflexions à mener, Florence Parly a cité les nouvelles menaces et le dimensionnement du futur bâtiment "en fonction de ce que sera l'état de l'art technologique en 2030".
"Le mode de propulsion, nucléaire ou classique, sera examiné. Nous devrons prendre en compte aussi les ruptures technologiques à venir. Je pense, par exemple, à la révolution que représentent les catapultes électromagnétiques (systèmes de lancement des avions-NDLR)", a-t-elle dit.
La ministre a émis le souhait de faire du futur bâtiment "une véritable base avancée de notre marine, aiguillon de notre innovation" en cherchant "les capacités les plus ingénieuses, les plus utiles et les plus efficaces."
"Nous avons 18 mois devant nous. Dix-huit mois passionnants et exaltants. Les études s'achèveront en 2020, je les suivrai avec la plus grande attention. Et alors nous serons en mesure de proposer des choix au président de la République", a-t-elle précisé.
Pour l'heure, la remise à niveau "à mi-vie" du Charles de Gaulle est en phase d'achèvement.
"Dès le premier trimestre 2019, il pourra repartir en mission opérationnelle avec l'ensemble de son groupe aéronaval (...) Grâce au travail de tous, le Charles de Gaulle a encore de belles années devant lui, bien au-delà de 2030", a dit Florence Parly au salon Euronaval, où Emmanuel Macron est attendu mardi après-midi.
(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)