PARIS (Reuters) - Une enquête préliminaire pour harcèlement et travail dissimulé visant l'animateur de télévision Jean-Marc Morandini a été classée sans suite en raison d'une "infraction insuffisamment caractérisée", a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Le présentateur controversé, dont le recrutement par iTELE a provoqué un mouvement de fronde inédit au sein de la chaîne d'information en continu, reste mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour corruption de mineurs dans le cadre d'une autre enquête ouverte contre lui l'été dernier.
Cette double affaire a éclaté à la suite de la parution d'un article de l'hebdomadaire les Inrockuptibles dans lequel de jeunes comédiens racontaient avoir participé à des castings pour une série produite par la société de Jean-Marc Morandini.
Les acteurs faisaient part de pressions de la part d'une mystérieuse directrice de casting leur demandant d'envoyer des photos ou des vidéos d'eux dans des situations scabreuses.
L'article évoquait également la question de la rémunération des acteurs, payés selon les plaignants pour un seul jour de tournage sur les quatre effectués.
L'animateur avait dénoncé le 19 juillet, lors d'une conférence de presse, des accusations "parfaitement mensongères et diffamatoires" et s'était dit victime d'un "maître-chanteur" ayant activé ses réseaux pour lui nuire.
Il a été suspendu par Europe 1 mais la chaîne iTELE a décidé de le maintenir à l'antenne, déclenchant en octobre-novembre une grève de 31 jours qui s'est soldée par le départ de la majorité des journalistes de la rédaction sur fond de désaccords avec la stratégie voulue par l'homme d'affaires Vincent Bolloré.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)