STRASBOURG (Reuters) - Le Parlement européen a approuvé mercredi à une large majorité, un projet de directive interdisant certains objets en plastique à usage unique tels que cotons-tiges, assiettes et couverts, accusés de polluer l’environnement et notamment les océans.
Fort d’un vote en première lecture acquis par 571 voix contre 53 et 34 abstentions, le Parlement a décidé d’entrer en négociations avec le conseil des ministres de l’Environnement, colégislateur sur le sujet, en vue de parvenir à une adoption définitive du texte d’ici à la fin de l’année.
Le projet législatif présenté en mai par la Commission européenne s’inquiète de la pollution des écosystèmes marins par les matières plastiques, résidus de la pêche inclus, qui représenteraient 80 à 85% du total des déchets marins, selon les comptages effectués sur les plages.
"Des résidus de plastique se retrouvent dans l’organisme de nombreuses espèces marines et entrent donc dans le chaîne alimentaire", souligne la Commission.
A l’interdiction des bâtonnets de coton-tige, des couverts, des assiettes, des pailles, des mélangeurs pour boisons et des supports de ballons, le Parlement européen a ajouté les boîtes en polystyrène expansé utilisées dans la restauration rapide et les produits en plastique oxodégradables.
Principalement utilisés pour les sacs, ces matériaux sont accusés de polluer et d’entrer d’autant plus facilement dans la chaîne alimentaire qu’ils se désagrègent, par oxydation, en microparticules.
Ces interdictions devraient s’appliquer dans les deux ans suivant l’entrée en vigueur de la directive, soit dès 2021, sauf blocage au niveau des Etats.
S’agissant d’autres produits pour lesquels les alternatives ne semblent pas encore évidentes, telles que les emballages alimentaires, un objectif de réduction de 25% d’ici 2025 serait fixé.
Les eurodéputés y ont ajouté un objectif de 50% de réduction pour les filtres de cigarettes en matériau synthétique. Ils ont conservé l’objectif de la Commission pour le recyclage des bouteilles en plastique qui devrait atteindre 90% des volumes en 2025.
(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)