Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Alors que l’Euro flirtait avec ses sommets de 31 mois par rapport au Dollar (vers 1,1830). Cette hausse de l’Euro survient au moment même où les banquiers centraux sont réunis à Jackson Hole. Quoi de plus simple que de lâcher la petite phrase signifiant que la récré était terminée sur la parité Euro/Dollar? Peu importe que ce soit Janet Yellen ou Mario Draghi qui la prononce, et qu’il n’ait pas été jugé souhaitable que la volatilité se renforce au-delà des niveaux observés cet été. Car le problème n’est pas que les parités s’ajustent, et beaucoup d’experts sont d’accord sur ce point, c’est chose normale dans une économie de marché, mais la « vitesse » à laquelle elles s’ajustent. Et tout est allé très vite depuis la mi-juin avec une chute de -5% du Dollar… non seulement face à l’Euro mais également face à un panier de devises représenté par le Dollar Index (ou DXX).
Puisque de nombreux commentaires ont déjà été publiés sur la Bourse au Quotidien au sujet de la rupture de support majeure validée par le franchissement des 1,19 par l’Euro, je voudrais attirer votre attention sur le « DXX » qui permet de mesurer à quel point le Dollar semble affaibli. Peu importe que ce soit par le renoncement de la FED à relever les taux avant mars 2018, la perte de crédibilité de Donald Trump, les déficits US ou tout autre motif. Le Dollar vient donc d’enfoncer la base du corridor court terme 94/92,7 (inauguré début juillet) et simultanément – et c’est autrement plus grave – la base du grand canal de consolidation horizontal long terme 103,5/92,5. Autrement dit, le « DXX » semble bien parti pour aller chercher un 1er objectif à 91,4 (c’est presque déjà fait) et à moyen terme les 85. Niveau qui correspond au zénith de l’été 2013, voir les 80 de la mi-2014. Une chute potentielle de -22% par rapport au zénith de tout début janvier 2017, de quoi largement déstabiliser la zone Euro – et ses indices boursiers – au travers d’une dégradation brutale de sa compétitivité et d’une volatilité des marchés financiers que les banques centrales ne seraient plus en mesure de maintenir sous contrôle.
Mario Draghi pourrait être accusé d’avoir mis le feu aux poudres en ne se déclarant « pas inquiet » sur la parité Euro/Dollar ce weekend à Jackson Hole.