A quelques jours de la publication de ses résultats trimestriels, Bombardier fait toujours l'objet de pression sur les marchés financiers. L’action se traite à ses plus bas depuis plus de deux décénies tandis que les rendements obligataires dépassent désormais les 10%.
A titre d’exemple, l’obligation 7,50% - 2025 en dollars est disponible à l'achat aux alentours des 81%, avec un rendement annuel qui culmine à 10,68%. Sur une durée plus courte en euros, l’obligation 6,125% - 2021 affiche un rendement supérieur à 6%.
L’agence d’évaluation financière Standard & Poor’s attribue à ces deux émissions de type « senior non-sécurisée » un rating spéculatif « B+ ».
Des livraisons retardées ?
Les obligations poursuivent donc leur tendance baissière entamée le 8 juillet dernier, suite à la publication d'un article de l'agence Bloomberg qui citait un responsable de Bombardier. Ce dernier affirmait que le constructeur avait lancé une révision complète de ses programmes d'avions d'affaires Global 7000 et 8000, dont la livraison pourrait de ce fait être retardée.
Selon l'analyste David Tyerman, de Canaccord Genuity, un tel retard ne serait pas une surprise puisque Bombardier n'a pas fourni de mise à jour sur le développement de ces avions, notamment en ce qui concerne la date de leur vol inaugural.
Par ailleurs, le marché semble également inquiet de l'impact d'un ralentissement économique en Chine et des problème grecques. L'Asie-Pacifique et l'Europe sont deux grandes régions commerciales pour les différentes divisions du groupes. La division ferroviaire de bombardier dépend fortement des commandes des gouvernements. Pour ce qui est de l'aéronautique, ces régions représentent environ 18% du chiffre d'affaires annuel de 20 milliards de dollars.
Enfin, Bombardier souffrirait peut-être aussi de l'absence de nouvelles commandes pour ses avions de la gamme CSeries.
Comme évoqué en introduction, la publication des résultats trimestriels le 30 juillet prochain devrait permettre aux investisseurs d'y voir plus clair. On notera que Bombardier a annoncé la semaine passée la nomination de John Di Bert au poste de vice-président principal et chef de la direction financière, à compter du 10 août rochain. Il remplacera Pierre Alary, qui prend sa retraite après 17 années de services au sein du groupe montréalais.