L'Asie boursière a évolué en ordre dispersé, sur fond de léger répit de l'aversion au risque. L'accalmie des ventes de valeurs chinoises est due en partie à la stabilité du yuan. La Chine a fixé le CNY à 6.5628, plus ou moins au même niveau pour le troisième jour d'affilée, ce qui a induit une vive appréciation du CNH (conjuguée à un resserrement des liquidités, une intervention verbale et des rapports non confirmés d'intervention sur le marché) pour converger avec le CNY. Le taux offshore a brièvement dépassé l'onshore. A la réouverture de Tokyo après un long week-end, le Nikkei s'est replié pour se mettre en phase avec l'affaiblissement des indices régionaux. Le Hang Seng a légèrement reculé de -0.65%, alors que le Shanghai Compositea pris 0.20%. Selon nous, les autorités monétaires chinoises vont s'employer à stabiliser le yuan. Le degré élevé de volatilité nuit à leur crédibilitéet il est peu probable qu'elles laissent leur réputation se dégrader ou qu'elles risquent une désorientation potentielle pour relancer la croissance. Sur le front des données, les chiffres du commerce extérieur chinois sont attendus mercredi. Une détérioration notable aviverait les craintes de ralentissement économique et exercerait une pression accrue sur les actifs chinois. Concernant les matières premières, les prix du pétrole ont poursuivi leur glissade. Le WTI a plongé de 5.8% à $30.41 et le Brent est tombé à $30.34. Sur les marchés des changes, les monnaies du G10 ont enregistré des performances partagées face au dollar. Les devises matières premières continuent de reculer, tandis que les monnaies refuges ont progressé au détriment du billet vert. Nous restons négatifs sur les devises liées aux matières premières, telles que les CAD, NOK et NZD, et voyons tout rebond comme une opportunité de reprendre des shorts.
Sur les graphiques journaliers, l'USD/JPY a affiché une figure d'avalement haussier, ce qui est un signal clair de retournement (indiquant peut-être que 117.23 était le plancher). Le yen est la monnaie du G10 la plus forte en 2016, en raison de l'aversion au risque prédominante. L'excédent commercial japonais s'est accru à 1.1453 milliards de yens en novembre, contre 858.5 milliards attendus. Toutefois, les chiffres de la balance de paiement montrent que les sorties de capitaux ont plus que contrebalancé l'excédent courant. La confiance des consommateurs a augmenté à 42.7, contre 42.6 précédemment. La vigueur récente du yen a affecté la politique d'affaiblissement de la BoJ. Cette dernière s'approche de la croisée des chemins. Compte tenu de la baisse de la demande mondiale et de l'aversion au risque qui pousse le yen à la hausse, l'objectif de 2% ne sera probablement pas atteint. Toutefois, les actions de politique monétaire connaissent un degré croissant, bien que limité, de succès. Nous nous attendons à voir la banque centrale adopter un langage plus accommodant dans un proche avenir.
La production industrielle et manufacturière britannique de novembre attendue ce mardi retiendra toute les attentions. La première est anticipée en recul à 0.0% m/m, contre 0.1% précédemment. La seconde devrait progresser de -0.4% à 0.1%. La réunion du MPC de la BoE prévue jeudi se révèlera probablement sans surprise, avec des minutes globalement en ligne avec celles de décembre. Le vote restera sans doute inchangé à 8-1 (il est possible que McCafferty revienne sur son vote en faveur du relèvement des taux). Les membres de la banque centrale ont mis un accent croissant sur le risque mondial et l'affaiblissement des pressions inflationnistes depuis la dernière réunion.