Citron Research ne publiera finalement pas de rapport « explosif » sur la société pharmaceutique Valeant, comme il l’avait initialement promis. L’heure est au soulagement sur le marché obligataire. Les emprunts du laboratoire américain rebondissent.
Pour ne citer qu’un exemple, l’obligation VRX Escrow Corp d’une maturité égale au 15 mai 2023, rémunérée par un coupon fixe de 4,50%, est disponible à 83,31% du nominal ce jeudi. Son rendement est de 7,434%. VRX Escrow Corp est une structure financière du groupe Valeant.
L’obligation est tombée à 78% du nominal fin octobre, en réaction aux accusations de Citron Research, un fonds spéculatif américain spécialisé dans les ventes à découvert.
Valeant, le prochain Enron?
Dans un rapport publié le 21 octobre dernier et intitulé « Valeant peut-il être le prochain Enron du secteur pharmaceutique ? », Citron Research accusait l’entreprise canadienne de gonfler artificiellement ses ventes, avec l’aide de certaines de ses filiales. Le laboratoire utiliserait ses entités Philidor et R&O Pharmacy pour créer des ventes qualifiées de « fantômes ».
A la veille du week-end de la Toussaint, le fonds spéculatif augmentait la pression en annonçant sur le réseau social Twitter la diffusion imminente d’un rapport « explosif » pour Valeant.
Mais le week-end a semble-t-il permis à Citron Research de retrouver une certaine modération. La firme a déclaré en début de semaine qu’elle ne lancerait pas de nouvelles allégations contre Valeant. «Nous croyons que ce n'est pas notre responsabilité d'être juge, jury et bourreau pour les actes de l'entreprise », a-t-elle fait savoir. Les allégations contenues dans le premier rapport sont maintenues cependant.
Le laboratoire pharmaceutique Valeant, qui a depuis lors décidé de rompre ses liens avec Phildor, a déclaré qu’il n’était guère surpris du revirement du fonds spéculatif. « Étant donné que son rapport précédent était rempli de fausses affirmations faciles à vérifier au sujet de nos activités, nous ne sommes pas étonnés», a affirmé la porte-parole Laurie Little citée par le site d’information canadien LaPresse.ca.