La semaine démarre sur la baisse de 2.50% du brut WTI après un rebond de 6% vendredi, sur fond de rumeurs évoquant l'intention de l'US Steelworkers Union de lancer la plus grande grève du secteur pétrolier depuis 1980. Le gaz naturel, l'essence et le fuel domestique se sont inscrits en retrait de 1.0% en Asie.
En Australie, l'indice des matières premières s'est affaissé de 20.4% en glissement annuel en janvier, tandis que l'inflation des titres TD est ressorti stable à 1.5% sur la même période. Le début de la semaine s'annonce chargé en données pour les traders de l'AUD. La publication de la balance commerciale de décembre et la réunion de la RBA sont prévues mardi. L'AUD/USD consolide ses pertes, tandis que les anticipations dovish autour de la banque centrale australienne limitent les tentatives haussières. Si le consensus table sur le statu quo (avec un taux directeur maintenu à 2.50%), de plus en plus d'observateurs s'attendent à ce que la RBA fasse un pas vers des taux bas dès demain. Les traders de swap situent à 75% les probabilités d'une réduction des taux mardi, sinon à 90% en mars. De nombreuses barrières d'options sont placées à 0.7840/0.7900sur l'AUD/USDpour expiration ce jour.
Les cross JPY ont évolué mollement à Tokyo. Le Nikkei a entamé la semaine en recul de 0.66%. L'USD/JPY n'a pas réussi à consolider au-dessus de la ligne de conversion (117.66). La MACD est plate, avec des résistances pressenties solides sur la zone du haut du nuage journalier Ichimoku et de la MM50j (118.64 / 118.80). Sur les marchés des options, les paris viennent en soutien au-dessus des 118.00. Le sentiment sur l'EUR/JPY est neutre. La prochaine résistance s'établit à 134.78 (Fibonacci à 23.6% de la baisse de décembre-janvier).
D'après les données préliminaires du quatrième trimestre publiées vendredi, le PCE core US a reculé de 1.4% à 1.1% t/t, tandis que le PIB a progressé au rythme plus lent que prévu de 0.1% (contre 0.3% t/t). L'université du Michigan a revu à la haussede 2.4% à 2.5% ses attentes d'inflation à 1 an. Ces chiffres moroses ont entraîné une baisse à 1.6357 des taux US à 10 ans vendredi. L'EUR/USD et le GBP/USD consolident leur affaiblissement face au dollar. Le biais sur l'EUR/USD devrait rester négatif pour une clôture journalière sous les 1.1362 (pivot MACD), les baissiers de l'euro restant aux manettes du fait des incertitudes en Grèce.
Face à l'accélération des ventes de la livre turque sur les spéculations d'un potentiel abaissement des taux, la banque centrale de Turquie a déclaré qu'une réduction des taux n'était pas appropriée au vu des mouvements du marché avant la clôture de la séance vendredi. La réponse brutale du président Erdogan – "Les taux d'intérêt sont près du double des attentes d'inflation. [...] Tout cela sera réglé" – a détruit les efforts déployés par la CBT pour apaiser les tensions sur les marchés de la livre. Le désaccord entre la banque centrale et le gouvernement accroît les doutes sur l'indépendance de la CBT et devrait accélérer les sorties de capitaux, malgré les conditions propices au carry trading. Nous surveillons de près les volatilités avant la publication de l'IPC le 3 février.
Au Brésil, l'augmentation du déficit budgétaire et de la dette nette a déclenché des ventes massives du réal. Les indicateurs techniques de l'USD/BRL deviennent positifs, laissant entrevoir une nouvelle dépréciation du réal. La principale résistance se situe à 2.76 (plus haut du 16 décembre).
Aujourd'hui, les traders suivront les PMI manufacturiers (janvier) en Europe, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, au Canada et dans les pays scandinaves, le taux de chômage (janvier) en Espagne, la croissance de l'indicateur du crédit a/a (décembre) en Norvège, ainsi qu'en provenance des Etats-Unis, les dépenses et revenus personnels (décembre), le PCE core et déflateur m/m et a/a (décembre), les dépenses dans le secteur de la construction m/m (décembre), l'ISM manufacturier et les prix payés (janvier).