Le risque politique reste vraisemblablement le principal frein à l’appréciation du CAC 40. L’indice parisien sous-performe par rapport aux autres indices européens. Ainsi, depuis le début de l’année, le CAC 40 est en baisse de près de 0,3% alors que le DAX a augmenté de 1,9% et le FTSE 100 de près de 2%. Historiquement, l’élection présidentielle a eu un impact marginal sur l’évolution de la bourse française. La seule élection qui a vraiment effrayé les investisseurs fut celle de 1981 qui a abouti à une baisse du CAC 40 de près de 20% sur le mois suivant le premier tour de la présidentielle. Il y a de fortes chances pour que la panique des investisseurs étrangers se poursuive, bien qu’elle soit souvent liée à une méconnaissance du système politique français. Même dans le cas de figure d’une élection de Marine Le Pen, la probabilité est élevée qu’elle ne parvienne pas à obtenir une majorité au parlement ce qui conduirait à une cohabitation. Elle en serait ainsi dans la situation d’un président de la IVème République dénuée de pouvoirs réels. Elle ne pourrait même pas enclencher le référendum sur l’appartenance à l’UE. Bien qu’il s’agisse d’une prérogative du Président de la République (article 11 de la Constitution), le recours au référendum doit se faire sur proposition du gouvernement ou sur proposition conjointe des deux chambres du Parlement. Dans tous les cas, la marge de manoeuvre pour Marine Le Pen présidente serait réduite, ce qui devrait à terme rassurer les investisseurs.
Les derniers faits marquants :
Certainement l’une des données économiques les plus importantes: la forte croissance annuelle des prix de l’énergie aux Etats-Unis a poussé l’inflation à 2,5% en janvier 2017 (avec une contribution totale de l’inflation de 0,9%). Cette donnée devrait abonder dans le sens d’une hausse prochaine des taux par la Fed, comme cela est souhaité par une majorité de membres du FOMC. La réunion de mars prochain sera à surveiller de près même si, jusqu’à présent, le consensus de marché table sur un durcissement monétaire en mai prochain.
Hausse du PIB mexicain au T4 de 2,4% sur un an contre 2,2% attendu par le marché, dans un contexte pourtant compliqué du fait de l’élection de Donald Trump.
Le Bitcoin continue de faire des émules avec une clôture à un plus haut de 1115 USD. Rappelons que parmi les grands actifs financiers (matières premières, devises, obligations etc…), le Bitcoin était celui qui a affiché le meilleur rendement annuel l’an passé. Le phénomène est dû à l’aversion au risque (résultant des déboires politiques) et également à un intérêt croissant de la Chine pour les monnaies virtuelles malgré la volonté des autorités de davantage réguler le développement de cette niche.
A suivre aujourd'hui :
Nouveaux discours de banquiers centraux : Lockhart (14h35), Lowe, gouverneur de la RBA (23h30).
Du point de vue des statistiques, les inscriptions hebdomadaires au chômage sont attendues outre-Atlantique en légère hausse à 241k contre 239k précédemment. En outre, le marché surveillera la publication de l’indice d’activité de la Fed de Chicago (0,10 selon le consensus) et de l’indice Bloomberg de confiance des consommateurs.