- La hausse de taux de la Fed de 0.75% et le ton hawkish de Powell ont poussé l'EUR/USD sur de nouveaux creux
- L'agression russe maintiendra l'euro sous pression
- L'acceptation sous la parité est un autre signe de faiblesse pour EUR/USD
Il n'y a pas de fin en vue à la tendance baissière pour le EUR/USD, qui a marqué hier soir un nouveau creux annuel, et plus bas de plus de 20 ans à 0.9839, les investisseurs ayant sanctionné la dernière hausse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale et gardant un œil méfiant sur la crise énergétique.
Toutes les principales devises étrangères se sont affaiblies par rapport au dollar américain pendant une grande partie de l'année et l'euro n'a pas fait exception. La Fed a resserré sa politique monétaire de manière agressive afin de maîtriser l'inflation et cela a vu les rendements obligataires et le dollar augmenter fortement, notamment par rapport aux pays où la banque centrale est comparativement moins belliciste.
Le Comité fédéral de l'open market (FOMC) annoncé hier soir une hausse de taux de la Fed de 75 points de base (pb), ce qui a dans un premier temps poussé EUR/USD à la hausse, puisqu'il existait une probabilitait significative d'une hausse de taux de 100 points. Mais la hausse a été de courte durée, notamment car Powell a maintenu un ton hawkish. En effet, l'inflation est loin d'être suffisamment faible pour que la Fed assouplisse sa position agressive. D'autre part, l'euro lui-même est confronté à des vents contraires continus.
La monnaie unique a déjà subi un parcours difficile et n'a pas pu bénéficier d'une Banque centrale européenne de plus en plus faucon cette année - en tout cas, pas contre le dollar. En effet, les investisseurs ont été bien plus préoccupés par l'affaiblissement de l'économie de la zone euro que par une légère hausse des taux d'intérêt. L'envolée de l'inflation combinée à une croissance anémique - autrement dit, la stagflation - signifie que la BCE a eu les mains liées un peu plus que la Fed, cette dernière étant heureuse de provoquer un atterrissage en douceur de l'économie américaine, plus performante.
L'économie de la zone euro a été paralysée à cause d'une crise énergétique, due en partie à la guerre de la Russie en Ukraine. Le président russe Poutine a déclaré aujourd'hui que des réservistes militaires allaient être envoyés en Ukraine dans le cadre d'une "mobilisation partielle" de ses forces pour assurer l'intégrité territoriale de la Russie. Cette décision constitue une nouvelle étape dans l'agression russe, ce qui n'est pas de bon augure pour l'Europe, compte tenu de la situation en matière d'approvisionnement en gaz. Avec la Russie renforçant son opération militaire en Ukraine, la guerre semble devoir s'éterniser, malheureusement, ce qui pourrait signifier un long hiver froid pour le reste de l'Europe dépendant de l'énergie russe.
Pour l'EUR/USD, cela signifie une pression à la baisse continue jusqu'à ce que quelque chose change fondamentalement.
Techniquement, il n'y a rien pour exciter les bulls qui cherchent à profiter d'un taux de change en baisse. Les vendeurs sont heureux de shorter l'EUR/USD à chaque niveau de résistance clé étant donné le contexte macroéconomique dégradé. Le chemin de moindre résistance reste donc à la baisse jusqu'à ce que nous voyions un signe technique fort d'un plancher dans le taux de change. Les supports précédents de 0,9955 et 1,0000 ayant été cassé, cette zone est maintenant la plus importante résistance à court terme que les baissiers doivent défendre. Sinon, un rebond à court terme pourrait être l'issue.
Si la tendance baissière se poursuit comme nous le soupçonnons, les niveaux d'extension de Fibonacci à 0,9772 (127,2%) et 0,9656 (161,8%) feront partie des niveaux baissiers à surveiller.
Avertissement : L'auteur ne possède actuellement aucun des instruments mentionnés dans cet article.