Focus sur les obligations Deutsche Bank après l'avertissement sur résultats
Mercredi passé, la Deutsche Bank a annoncé qu’elle devrait probablement acter une perte nette de 6,2 milliards d’euros au troisième trimestre, ainsi qu'une possible réduction/suppression du dividende.
La banque allemande, qui publiera ses résultats définitifs le 29 octobre prochain, a indiqué que cette perte sera imputable au durcissement des normes réglementaires imposées aux activités de banque d'investissement, ainsi qu'à la scission prévue de la Postbank.
A cette somme, devront s’ajouter 600 millions d'euros de dépréciations liée à sa participation de 20% dans la banque chinoise Hua Xia Bank, que le groupe prévoit également de céder.
En outre, le géant bancaire allemand devra également provisionner plus d'un milliard d'euros dans le cadre des nombreux scandales dans lesquels son nom est cité (manipulation des taux interbancaires du Libor, soupçons de manipulation du marché des métaux précieux, enquête sur de possibles actes de blanchiment d'argent en Russie...).
Enfin, la direction table sur une réduction voir une supression du dividende devant être versé aux actionnaires au titre de l'exercice 2015. Une telle décision serait inédite pour le groupe de Francfort qui même au plus fort de la crise financière de 2008-2009, n'avait pas renoncé à rémunérer ses actionnaires. Pour 2014, la Deutsche Bank avait versé un dividende de 0,75 euro par action.
Légère baisse de l'obligation subordonnée
Après avoir légèrement décroché mercredi matin à l’annonce de cet avertissement sur résultat, l’action du groupe s'est rapidement redressée pour clôturer en hausse, les investisseurs préférant visiblement retenir cette avancée décisive dans la réorganisation du groupe.
Cité dans le quotidien Les Echos, Zeg Choudhry, directeur général du broker londonien Lontrad, indiquait: "quand un groupe fait le ménage de la sort en une seule traite, cela contribue à lever les incertitudes. On peut parler d'une action décisive".
Pour les analystes de Kepler Cheuvreux, également cités par le quotidien français, "la dépréciation dans la banque d'investissement semble annoncer une réorganisation radicale et bienvenue de cette division, tandis que la mesure drastique sur le dividende éloigne le risque d'une augmentation de capital".
Sur le marché secondaire, l’obligation subordonnée (2,75% - 2025) a légèrement reculé pour se traiter actuellement à 94,75% du nominal, contre un cours de 95,25% avant l'annonce. Son rendement annuel est porté à 3,44%. La coupure est fixée à 1.000 euros avec un rating « BBB- » chez Standard & Poor’s.