Sous la pression des agences de notation, le géant suisse des matières premières Glencore avance dans son plan de désendettement.
Ce jeudi matin, il a annoncé avoir récolté un demi-milliard de dollars après avoir conclu un accord de livraison de métaux précieux avec l’entreprise minière canadienne Franco-Nevada.
'Cette transaction s'inscrit dans le cadre du projet de réduction de l'endettement du groupe dévoilé en septembre dernier’, précise la direction dans un communiqué.
Pour rappel, confronté au contexte que l’on connaît dans le secteur des matières premières, Glencore entend diminuer sa dette de 10 milliards de dollars pour la ramener aux alentours des 20 milliards d’ici la fin de l’année.
Le géant minier a déjà fait une grosse partie du travail, en récoltant près de neuf milliards de dollars ces derniers mois, via une augmentation de capital, la suspension de son dividende, la cession de certains actifs et l’arrêt de la production dans deux mines de cuivre.
Rating dégradé mais perspective stable
Ce plan de désendettement massif doit permettre à la société suisse de préserver sa qualité d’émetteur « Investment Grade » qui ne tient plus qu’à un fil.
Après Moody's fin décembre, Standard & Poor's a dégradé il y a quelques jours la note de crédit de Glencore à « BBB-», le dernier cran avant la catégorie spéculative.
L'agence de notation explique avoir revu à la baisse ses prévisions pour le cuivre et d'autres métaux, compte tenu des très difficiles perspectives du marché. Ces risques d'exploitation accrus entrainent une baisse des résultats et une hausse de la volatilité des comptes, a justifié l’agence, qui adopte donc une position plus prudente sur Glencore.
'Néanmoins, la génération de trésorerie conséquente, la forte liquidité et le désendettement devraient permettre à Glencore de faire face aux risques baissiers. Voilà pourquoi la perspective associée au rating est stable', a tempéré l'agence.
Production attendue en baisse cette année
Ce jeudi matin, Glencore publiait ses chiffres de production pour l’année 2015, durant laquelle le groupe zougois a accusé un recul global de sa production minière, à l'exception de l'extraction de zinc (+4% à 1,4 million de tonnes) et surtout de pétrole (+44% à 10,6 millions de barils).
L'extraction de zinc devrait toutefois retomber aux alentours de 1,1 million de tonnes cette année, tandis que le volume d'hydrocarbures, soutenu l’année passée par la montée en puissance de sa participation dans des champs pétrolifères au Tchad, devrait se replier autour de 8,5 millions barils.
La baisse prolongée des prix du pétrole a amené Glencore à restreindre sa campagne de forage pour réserver la production à des temps plus favorables.
A noter que sa production de charbon a chuté de 10% à 131,5 millions de tonnes avec une stabilisation attendue cette année. La production de cuivre s'est contractée de 3% à 1,5 million tonnes et devrait encore fondre jusque vers 1.390 tonnes en 2016, prévient Glencore.
Stabilité sur le marché des obligations
Sur le marché secondaire, les différentes obligations émises par Glencore Finance (Europe) SA et Glencore Funding LLC sont stables ce jeudi, malgré la chute des marchés boursiers.
- En dollars, l'obligation 4,125% - 2023 stagnait en début d'après-midi à 70% du nominal, avec un rendement annuel de 10% qui reste particulièrement élevé (coupure de 2.000 dollars).
- En euros, l'obligation 5,25% - 2017 progresse légèrement à 99,50% du nominal, correspondant à un rendement annuel de 5,75% (coupure de 50.000 euros)*.