Le dollar a été malmené à New York avant la clôture de vendredi. La plupart des devises du G10 et émergentes ont surperformé le billet vert, les "faucons" de la Fed étant restés sur leur faim après la réunion tenue par le FOMC la semaine dernière, malgré l'abandon du terme "patient du communiqué de politique monétaire. Les projections médianes de la Fed ont été nettement abaissées, de 1.125% à 0.625%, laissant entrevoir soit un démarrage tardif de la normalisation (à partir de septembre), soit un relèvement précoce mais graduel des taux (à partir de juin). Dans les deux scénarios, le marché bénéficiera de conditions de liquidités bon marché plus longtemps qu'anticipé, ce qui est une bonne nouvelle pour les futures sur actions. Les futures sur le S&P 500 tentent de nouveau de franchir les $2,100, tandis que les futures sur le Dow Jones et le Nasdaq entament la semaine à la hausse (0.83% et 0.57% à l'heure où nous écrivons ces lignes).
L'EUR/USD a atteint 1.0883 en Asie, avec une solide zone d'offres sur 1.0869/1.1043 (Fibonacci à 38.2% de la baisse de février-mars / plus haut de la réaction post-FOMC). A l'approche de la fin mars, aucun accord d'aide n'a encore été trouvé entre l'UE et la Grèce. Le premier Ministre Alexis Tsipras et la chancelière Angela Merkel doivent se rencontrer aujourd'hui. Une issue favorable pourrait entraîner un enfoncement des baissiers de l'euro et un test vigoureux de la zone de résistance. L'EUR/GBP reste bien soutenu au-dessus de la MM21j (0.72211). Une bonne nouvelle sur le dossier grec devrait raviver les achats. La résistance suivante s'établit à 0.73890/0.73935 (MM50j / Fibonacci à 38.2% de décembre 2014 –mars 2015).
Au Royaume-Uni, le déficit budgétaire inférieur aux attentes a accentué la vague de ventes du dollar (correction baissière post-FOMC) et propulsé le câble à 1.4990 en Asie. Les indicateurs de tendance et de dynamique restent cependant nettement baissiers. Des options d'achat "vanille" sont observées sur 1.4900/1.4980 et 1.5035 exceptionnellement ce lundi. Pour le reste de la semaine, des barrières se développent à 1.50+, suggérant des tentatives haussières limitées dans le court terme. Compte tenu des craintes pré-électorales et de la hausse des volatilités, le marché de la livre devrait rester ancré à la baisse. Le GBP/USD s'est traité dans de maigres volumes en Asie. A moyen terme, l'attention est tournée vers les 1.45 dans le prolongement de la tendance baissière de 8 mois. Les risques de retournement 1 mois delta 25 refluent à -143.75 points, les traders préférant se protéger contre les risques négatifs liés à la devise britannique avant les élections du 7 mai.
Les cross JPY ont évolué en demi-teinte à Tokyo. L'USD/JPY a ouvert sous la ligne de conversion Ichimoku (120.49) et s'approche de la base du canal de tendance haussière de janvier-mars (119.67). La baisse des taux US et l'approche de la fin de l'exercice japonais devraient plafonner le potentiel haussier avant 122.03 (plus haut du 10 mars) et renforcer le mouvement baissier vers le nuage Ichimoku (118.46/71). Des barrières d'options sont présentes sous 120.50
Les temps forts de la semaine sont la publication des chiffres de l'inflation au Royaume-Uni (mardi), aux Etats-Unis (mardi) et au Japon (vendredi). Les prix à la consommation devraient accuser un nouveau recul du fait de la diminution des prix du pétrole en février. La chute de l'or noir étant propice à l'activité économique, la baisse de l'inflation permet aux banques centrales de conserver une position accommodante pour soutenir la croissance. Cela paraît être une situation "gagnant-gagnant", mais le risque d'un rebond rapide de l'inflation, lorsque les prix du pétrole commenceront à se stabiliser, n'est pas suffisamment pris en compte.
Le calendrier économique du jour est léger. Les cambistes surveilleront la masse monétaire M3 a/a (février) en Suisse, l'évolution des commande totales et des prix de vente selon CBI (mars) au Royaume-Uni, l'indice national d'activité de la Fed de Chicago (février) et les ventes des logements anciens m/m (février) aux Etats-Unis, et l'indice de confiance des consommateurs (mars A) de la zone euro.