Le rapport sur l'inflation US a sonné le glas d'une hausse des taux d'intérêt en septembre. L'incertitude entourant la date du premier relèvement par la Réserve fédérale depuis près de 10 ans focalise l'attention du marché depuis quelques mois. Rappelons toutefois que le double mandat de la Fed consiste à promouvoir le plein emploi et la stabilité des prix. On peut raisonnablement penser que le premier volet est rempli, ou tout au moins que le marché du travail est sur la bonne voie, au vu du recul du taux de chômage à 5.1% en août. En revanche, à en juger par les chiffres du mois dernier, les pressions inflationnistes restent faibles. L'IPC brut d'août est ainsi ressorti à 0.2% a/a ou -0.1%m/m, conformément à la projection médiane. L'indice sous-jacent est demeuré stable à 0.1% m/m ou 1.8% a/a, sous les anticipations de 1.9% a/a. Dans la foulée, l'EUR/USD a totalement effacé les pertes initiales accusées hier, pour rebondir au-dessus du seuil des 1.13 et atteindre 1.1321, soit+0.95%, à la fin de la séance européenne. A moyen terme, le cross se maintient dans son canal de tendance haussière et dispose toujours d'une certaine marge avant d'en tester le plancher autour des 1.12.
Autre nouvelle d'importance, Standard & Poor’s a dégradé la note souveraine du Japon de AA à A+, avec perspective stable. L'agence de notation estime que malgré des débuts prometteurs, la stratégie de relance dite "Abenomics" ne semble pas à même d'inverser la détérioration de l'économie dans les deux à trois prochaines années. Sur le front des données, la balance commerciale ajustée des variations saisonnières s'est établie à -358.8 milliards de yens, contre une projection médiane de -377.3 milliards et -375.1 milliards au mois dernier (après révision). Malgré l'amélioration sensible de la balance commerciale depuis 2014, la tendance semble se retourner, les exportations ne parvenant pas à garder le rythme en dépit de l'affaiblissement du yen. Les exportations ont en effet progressé de 3.1% a/a en août, contre une projection médiane de 4.3% et nettement en deçà de l'augmentation de 7.6% enregistrée en juillet. Dans le même temps, les importations se sont contractées de -3.1% a/a, contre-2.5% attendu et -3.2% en juillet. L'USD/JPY se dirige vers la résistance suivante située à 121.33 (plus haut du 10 septembre), tandis qu'à la baisse, un support se tient à 119.40 (plus bas du 15 septembre). Nous restons baissiers sur le yen à moyen/long terme, car nous pensons que ces nouveaux éléments accroissent la probabilité d'une expansion du programme de stimulation de la BoJ.
L'Asie boursière est mitigée ce matin. Les places chinoises évoluent dans le rouge, comme en témoignent le Hang Seng de Hong Kong (-0.56%), le Shanghai Composite (-0.79%)et le Shenzhen Composite (-0.07%). Au Japon, le Nikkei a gagné 1.43% sous l'effet des anticipations d'une augmentation de la taille du QE. En Australie, le S&P/ASX prend 0.94%. L'aussie manque de l'élan nécessaire pour casser la résistance des 0.72 (seuil psychologique et plus haut du 28 août) à la hausse.
Aujourd'hui, les traders suivront la décision sur les taux de la BNS (nous anticipons un statu quo) ; les ventes de détail britanniques ; les mises en chantier, les permis de construire, les inscriptions au chômage, l'indice Bloomberg de confiance des consommateurs, les perspectives d'activité de la Fed de Philadelphie et le verdict sur les taux du FOMC aux Etats-Unis.